Amazon a annoncé, le 2 juin, la fermeture de son service de livres numériques Kindle en Chine pour l’année prochaine. Cette déclaration survient une semaine seulement après le retrait d’Airbnb du territoire chinois.

Kindle tourne la page

Il ne sera plus possible d’acheter de nouveaux e-books en Chine à partir du 30 juin 2023. Les utilisateurs pourront tout de même continuer de télécharger leurs achats sur l’application un an après cette date. Amazon prévoit de supprimer l’application Kindle des marchés d’app chinois au cours de l’année 2024. L’entreprise propose un remboursement pour les personnes ayant acheté une liseuse électronique Kindle en Chine après le 1er janvier 2022.

Selon Amazon, le retrait n’est pas motivé par une pression ou une censure de la part de Pékin, « Nous restons engagés envers nos clients en Chine. En tant qu’entreprise mondiale, nous réévaluons périodiquement nos offres et procédons à des ajustements quel que soit le lieu où nous opérons » précise un porte-parole à l’agence de presse Reuters.

Le mastodonte du commerce en ligne avait fermé une partie de ses activités en Chine en 2019. Il avait choisi de se concentrer sur le commerce transfrontalier, en ne rendant disponible sur sa plateforme chinoise que des produits venus des États-Unis, du Japon, d’Allemagne, ou du Royaume-Uni.

Les entreprises américaines ont du mal à s’imposer sur le marché chinois

Amazon n’est pas la première entreprise américaine à quitter l’Empire du Milieu, ni la dernière. Les sociétés domiciliées aux États-Unis font face à une forte concurrence imposée par leurs rivaux chinois tels que WeChat ou Alibaba. Ces super applications sont soutenues par Pékin qui entend bien privilégier les applications et services chinois. Fin mai, c’est Airbnb qui rendait les clés tandis que LinkedIn quittait également le navire quelques mois auparavant.

Kindle avait réussi à s’imposer le marché chinois des liseuses, qui représentait 40% des ventes mondiales de l’appareil en 2017. Toutefois, l’évolution des smartphones et des tablettes s’est intensifiée, proposant de nouvelles alternatives aux personnes souhaitant lire des livres électroniques. Ces options de substitution sont souvent conçues par des constructeurs locaux comme Huawei et iFlytek.

Afin de rassurer les entreprises étrangères, un porte-parole du ministère du commerce Chinois, Gao Feng, a indiqué que la décision de Kindle était un ajustement commercial classique et que la Chine était toujours disposée à accueillir de nouveaux investisseurs.