C’est une excellente nouvelle pour la NASA, et surtout pour Boeing. Après un lancement réussi et une mission de six jours dans l’espace, la capsule Starliner s’est posée sans encombre, ce mercredi 25 mai, dans le désert de White Sands au Nouveau-Mexique.

Deux échecs difficiles à encaisser

Pourtant, Starliner revient de loin. En 2019, elle a en effet échoué le même test que celui qu’elle vient de réussir car à l’époque, une erreur de logiciel l’a bloquée sur le mauvais orbite. Un second test a échoué en août 2021 ; la compagnie a donc dépensé environ 600 millions de dollars pour réviser le logiciel de la capsule et ainsi résoudre d’autres problèmes liés au deuxième essai, notamment des valves de propulsion collées.

Boeing, qui a construit la capsule Starliner, est en partenariat avec la NASA depuis 2014 sur ce programme baptisé Commercial Crew. SpaceX et sa capsule Crew Dragon sont également de la partie. L’objectif : permettre à l’agence spatiale américaine de disposer d’un moyen de transport made in USA pour acheminer ses astronautes jusqu’à la Station Spatiale internationale (ISS). Depuis la fin de la navette spatiale en 2011, les États-Unis dépendaient en effet de la Russie et de son Soyouz pour se rendre jusqu’à la station.

Toutefois, Boeing a largement été handicapée par ses tests ratés, alors que SpaceX transporte des astronautes depuis deux ans maintenant, et a d’ores et déjà effectué cinq voyages habités jusqu’à l’ISS.

Quelques soucis techniques, mais rien de grave selon Boeing

« Le Starliner est un excellent véhicule pour le transport d’équipages », a ainsi déclaré Steve Stich, responsable du Commercial Crew Program de la NASA, lors d’une conférence de presse tenue au Centre spatial Kennedy en Floride. Si la mission a été réussie de manière globale et que la capsule s’est amarrée à l’ISS, elle a toutefois rencontré quelques soucis techniques.

Comme le rapporte Ars Technica, deux des 20 propulseurs principaux du module de service de l’engin spatial, utilisés pour les manœuvres orbitales, sont tombés en panne peu après la séparation du Starliner de sa fusée Atlas V, tandis que deux petits propulseurs du système de contrôle se sont également rompus pendant l’approche de la station spatiale. En outre, au cours de la rentrée atmosphérique du véhicule, l’un des 12 moteurs de la capsule a semblé s’éteindre prématurément, et les communications du système de navigation avec le réseau GPS ont brièvement cessé.

Enfin, peu après l’atterrissage, l’équipe de récupération a détecté des vapeurs d’hydrazine, un liquide huileux inflammable et dangereux à inhaler, autour du vaisseau spatial. Ce produit chimique persistant, qui a obligé l’équipe de récupération à faire temporairement marche arrière, pourrait être dû au fait que le Starliner n’a pas brûlé la totalité de son propergol.

Une première mission habitée de Starliner pour bientôt ?

Néanmoins, ce vol test a justement été réalisé pour perfectionner Starliner ; d’ailleurs, la capsule Crew Dragon a également connu des problèmes lors de son vol non habité, notamment avec ses parachutes. Désormais, les experts vont réaliser des analyses sur le véhicule et améliorer tout ce qui en a besoin.

Malgré ces désagréments, les équipes de la NASA et de Boeing sont donc optimistes : « C’est vraiment la raison d’être de ce programme d’équipage commercial. J’en ai la chair de poule », s’est enthousiasmé Steve Stich. L’agence spatiale a finalement atteint son objectif et dispose désormais de deux véhicules de transport pour ses astronautes.

Les occupants de la première mission habitée devraient être connus cet été, avec un vol prévu à la fin de l’année ou au premier trimestre de 2023.