Match Group, propriétaire de plusieurs applications de rencontre à l’instar de Tinder, Hinge ou encore OkCupid, vient de trouver un accord avec Google lui permettant d’utiliser son propre moyen de paiement au sein de ses applications présentes dans le Play Store.

Un accord trouvé, pour le moment

Depuis quelques semaines, la firme de Mountain View est la cible des développeurs qui lui reprochent sa nouvelle politique au sein du Google Play Store. En effet, la société prélève 30 % sur tous les achats in -app mais jusqu’alors, elle mettait en œuvre une politique non interventionniste sans forcément punir les développeurs ne se pliant pas à cette règle.

Ce n’est désormais plus le cas ; à partir du 1er juin, les applications ne respectant pas cette commission seront tout simplement retirées du Play Store. En désaccord total avec Google, Match Group a décidé, au début du mois de mai, de déposer une plainte contre l’entreprise qu’elle accuse d’abus de position dominante. Le Wall Street Journal rapporte cependant que les deux firmes sont, pour le moment, parvenues à un accord.

Ainsi, Google assure que les applications de Match Group pourront rester au sein du Play Store même si elles utilisent un moyen de paiement alternatif. Mountain View doit en outre s’efforcer « de bonne foi » de mettre en place « des fonctionnalités supplémentaires du système de facturation qui sont importantes pour Match Group ».

De son côté, Match Group va proposer le système de facturation de Google en option dans ses applications. Au lieu de verser une commission pour les paiements effectués en dehors de son système de facturation, Match Group a mis en place un fonds séquestre de 40 millions de dollars jusqu’à ce qu’un accord officiel soit conclu, et est tenu de comptabiliser tous les frais qu’il aurait dû verser à Google à partir du 1er juillet.

Les deux entreprises devraient s’affronter dans un procès en avril 2023. D’ici là, Google prévoit de déposer plainte contre Match Match Group pour violation de son accord de distribution aux développeurs.

L'application Tinder sur Android.

Pour le moment, Tinder peut encore proposer un moyen de paiement alternatif sur Android. Photographie : Mika Baumeister / Unsplash

Match Group n’est pas la seule entreprise à s’en prendre à Google

Match Group n’est pas la seule entreprise à s’en prendre directement à Google. Epic Games a également déposé un recours contre l’entreprise pour les mêmes raisons, et a aussi obtenu gain de cause. Par ailleurs, certains participants au Media Experience Program de Play bénéficient d’un taux de commission plus bas à 10 %, et Google a annoncé un programme pilote afin que certains développeurs puissent utiliser leurs propres systèmes de facturation, avec notamment la participation de Spotify.

La politique de facturation du Play Store commence déjà à avoir d’importantes répercussions : Amazon a décidé d’interrompre la vente de ses biens numériques, ebooks et musique, depuis son application Android.

Un monopole qui commence à être remis en question

Plus largement, de nombreux développeurs dénoncent Google et Apple, qui prélève également une commission de 30 % sur tous les achats in-app, qu’elles accusent de monopole. Une coalition, comptant notamment Match Group, Spotify ou encore Epic Games, s’est d’ailleurs formée pour protester contre cette taxe. L’éditeur de Fortnite a par exemple affronté la marque à la pomme dans un procès pour ces raisons.

Les régulateurs ont, eux aussi, les deux géants de la Silicon Valley dans le viseur à cause de leurs pratiques au sein de leur magasin d’applications respectif, aussi bien outre-Atlantique qu’en Europe.