Cette décision était attendue, le 19 le gouvernement canadien a officialisé l’interdiction des équipements Huawei et ZTE sur son réseau 5G. Les autorités expliquent qu’il en va de sa sécurité nationale. Le pays rejoint ses alliés des Five Eyes, États-Unis, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande.

Il n’y aura plus d’équipement 5G Huawei ou ZTE au Canada en 2024

Dès le mois de septembre, les entreprises de télécommunications canadiennes ne pourront plus acquérir des produits Huawei et ZTE. Celles déjà équipées devront remplacer les équipements d’ici au 28 juin 2024. Les équipements 4G sont également concernés avec un délai plus long, courant jusqu’à fin 2027.

Le gouvernement canadien s’est dit « très préoccupé par les fournisseurs comme Huawei et ZTE qui pourraient être contraints à se conformer à des directives extrajudiciaires d’un gouvernement étranger qui iraient à l’encontre des lois canadiennes ou seraient préjudiciables aux intérêts du Canada ».

Pour Huawei, « Il s’agit d’une décision politique malheureuse qui n’a rien à voir avec la cybersécurité ou l’une des technologies en question ». L’entreprise ajoute que « L’interdiction des équipements et des services de Huawei entraînera des pertes économiques importantes au Canada et fera augmenter le coût des communications pour les consommateurs canadiens ». ZTE, de son côté, affirme avoir « toujours respecté les normes internationales et les meilleures pratiques ».

La BBC rapporte que François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, a assuré que la décision a été prise à la suite d’un « examen complet par nos agences de sécurité et une consultation avec nos alliés les plus proches ». L’AFP rapporte que la Chine « s’oppose fermement » à cette décision et qu’elle prendra « toutes les mesures nécessaires » pour protéger ses entreprises.

La boucle est bouclée

Les équipements Huawei ont été soumis à examen au Canada depuis septembre 2018. En décembre 2018 le Canada avait arrêté la directrice financière de l’entreprise chinoise, Meng Wanzhou, à la demande des États-Unis.

L’arrestation avait entraîné une crise diplomatique entre les États-Unis, le Canada et la Chine. Deux ressortissants canadiens ont été arrêtés en Chine dans la foulée. Ils n’ont été libérés qu’après la remise en liberté de Meng Wanzhou, en septembre 2021.

L’administration Trump, au-delà de ses reproches à Meng Wanzhou, accusait l’entreprise chinoise d’offrir des portes dérobées dans les réseaux 5G à l’Empire du Milieu. Une accusation que Huawei a toujours rejetée.

Les États-Unis ont interdit les produits Huawei et ZTE en mai 2019 puis n’ont eu de cesse de presser leurs alliés de les imiter. Avec le Canada l’ensemble des pays composant les Five Eyes, un dispositif d’échange de renseignement datant de la Guerre froide, ont interdit les équipements des entreprises chinoises.

Outre ces cinq pays, la Suède et le Japon ont pris des décisions similaires. La France a, elle, décidé de simplement restreindre les autorisations d’équipements 5G sur son territoire.