Ce mardi 17 mai, le sous-comité de la Chambre des représentants chargé du contre-espionnage, du contre-terrorisme et de la non-prolifération a tenu la toute première audience publique portant sur les Objets Volants Non Identifiés (OVNI) depuis 50 ans, alors que le monde était en pleine guerre froide. Deux hauts fonctionnaires américains, Ronald Moultrie et Scott Bray, ont expliqué que les observations de tels objets étaient en nette augmentation.

Les OVNIs sont classés en cinq catégories

L’année dernière, l’UAP Task Force du Pentagone (groupe de travail spécialisé dans les observations d’OVNIs) a publié un vaste rapport. Celui-ci comptabilisait un total de 144 incidents survenus entre les années 2004 et 2021. Chaque observation pouvait être classée dans l’une de ces cinq catégories : « fouillis » aérien (ballons, oiseaux et autres objets volants de ce type), phénomène atmosphérique naturel, programmes de développement de l’industrie américaine, systèmes adverses étrangers (la Chine et la Russie étant citées comme sources potentielles), et enfin, une catégorie « autre » pour les phénomènes inexpliqués, explique Gizmodo.

Sur les 144 incidents, un seul d’entre eux a été formellement identifié et classé dans la catégorie fouillis aérien, il s’agissait en effet d’un gros ballon qui se dégonflait. Les 143 autres observations restantes sont restées inexpliquées. Si ce rapport n’a pas vraiment permis d’élucider le mystère, il a eu le mérite de pousser des membres de l’armée à témoigner davantage. « Depuis la publication de ce rapport préliminaire, la base de données du groupe de travail UAP s’est enrichie d’environ 400 observations », a déclaré le directeur adjoint du renseignement naval, Scott Bray.

Le groupe de travail n’accepte que les témoignages venus de membres de l’armée ; ceux des civils ne sont pas recueillis.

Objectif : collecter le plus de données possibles sur les OVNIs

Les OVNIs impliquent généralement un objet volant dont les manœuvres semblent défier les lois de la physique, sans moyen de propulsion visible apparent par exemple. Depuis la publication du rapport du Pentagone, le gouvernement américain a changé son fusil d’épaule concernant ces phénomènes, après des décennies passées à dévier, démystifier et discréditer leurs observations, notamment à travers le mot « soucoupes volantes ».

« Notre objectif est d’éliminer la stigmatisation en amenant nos opérateurs et le personnel de mission à participer à un processus normalisé de collecte de données », a déclaré le sous-secrétaire à la défense pour le renseignement et la sécurité, Ronald Moultrie, lors de l’audition. « Nous pensons que faire du rapport UAP (Ndlr : Unidentified aerial phenomenon) un impératif de mission sera déterminant pour le succès de cet effort », a-t-il continué.

« Les OVNIs sont inexpliqués, c’est vrai, mais ils sont réels. Ils doivent faire l’objet d’une enquête et les nombreuses menaces qu’ils représentent doivent être atténuées », a de son côté affirmé Andre Carson, le président de la sous-commission du contre-espionnage, du contre-terrorisme et de la contre-prolifération de la Chambre des représentants.

Désormais, le gouvernement est déterminé à comprendre l’origine de ces phénomènes, d’autant plus qu’ils peuvent poser un danger pour la sécurité du pays. Pour l’heure, ils ne sont fermés à aucune hypothèse, et veulent surtout multiplier leurs efforts afin d’obtenir le plus d’informations possibles à leur sujet.

Une potentielle menace pour la sécurité nationale

Durant l’audience, la vidéo d’un OVNI, filmée par un pilote, a été dévoilée. On peut y voir un objet brillant et sphérique passant devant la fenêtre du cockpit de l’avion militaire. Cette observation reste inexpliquée.

Ici, le phénomène est visible aux alentours de 46:40 : 

Pour l’heure néanmoins, le Pentagone se montre prudent et assure que son travail est avant tout de « détecter, analyser et cataloguer les OVNis qui pourraient potentiellement constituer une menace pour la sécurité nationale des États-Unis », cela implique par exemple de potentiels véhicules espions venus de Russie ou de Chine.

Ils espèrent ainsi que grâce à cette audience, les témoignages seront encore plus nombreux afin de parvenir à mieux comprendre ces phénomènes. « Notre principal objectif était de faire passer nos efforts d’une approche anecdotique ou narrative à une étude rigoureuse axée sur la science et l’ingénierie technologique. Le message est désormais clair, si vous voyez quelque chose, vous devez le signaler », conclut Scott Bray.