Vladimir Poutine voulait faire du « Jour de la Victoire », la célébration de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne Nazi, le 9 mai, une démonstration en pleine guerre d’Ukraine. Tout ne s’est pas passé comme prévu. Au-delà d’un défilé militaire moins doté que les années précédentes et des victoires qui tardent, des pirates se sont amusés à prendre le contrôle des télévisions connectées et perturber le fonctionnement de site populaire.

Un moment bien choisi pour une cyberattaque

Cette fête exacerbant le patriotisme russe était un moment idéal pour frapper. Des hackers ont modifié la liste des chaînes des télévisions connectées. Au lieu du programme des festivités, les usagers pouvaient lire le message « Le sang de milliers d’Ukrainiens et de centaines d’enfants assassinés est sur vos mains. La télévision et les autorités mentent. Non à la guerre ».

Les téléviseurs n’ont pas été les seuls touchés par une cyberattaque. Le Washington Post révèle que le moteur de recherche Yandex a été touché. Rutube, le YouTube russe, également. Dans un message publié sur Telegram, le site a indiqué « Notre hébergement de vidéos a subi une puissante cyberattaque. Pour le moment, il n’est pas possible d’accéder à la plateforme ».

La BBC rapporte également qu’un site web pro-russe, Lente, a temporairement affiché plusieurs messages, « Vladimir Poutine est devenu un dictateur pitoyable et un paranoïaque », « La guerre facilite la dissimulation des échecs économiques » et « Zelensky s’est révélé plus cool que Poutine ».

Dans ce dernier cas, les deux responsables sont connus. Ils font partie du site et ont, semble-t-il, profité de leurs accès pour publier ces messages. Ils sont réfugiés à l’étranger et s’attendent à devoir demander l’asile politique à la suite de leur action.

Pour les télévisions connectées, Yandex ou Rutube, aucun groupe n’a revendiqué cette action pour le moment. Il pourrait aussi bien s’agir d’actes non concertés, tant il était de notoriété publique que Vladimir Poutine voulait faire de ce 9 mai un grand moment de propagande.

La Russie souffre aussi dans le cyberespace

Dès le 26 février, sur Twitter, le vice-premier ministre ukrainien, en charge du numérique, Mykhaïlo Fedorov, a annoncé la création de l’IT Army of Ukraine, un groupe réunissant les bonnes volontés pour lancer des attaques par Déni de services DDoS ou des signalements vers des sites, contenus russes. Un groupe se revendiquant des Anonymous, a pris fait et cause pour l’Ukraine. Il a revendiqué l’attaque de média tel que RT News.

Si l’Ukraine est régulièrement victime de cyberattaques depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, c’est aussi le cas de la Russie. Moscou a récemment admis subir une large vague de piratage, qui ne donne pas l’impression de s’apaiser.