Lundi 9 mai 2022, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, à qui nous devons de plus en plus de projets liés à la tech, a rencontré Elon Musk dans la Gigafactory de Tesla à Austin. Les deux hommes ont échangé au sujet du rachat de Twitter par Elon Musk et notamment de la modération nécessaire sur la plateforme.

En déplacement aux États-Unis, Thierry Breton rend visite à Elon Musk

Dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de Thierry Breton, on assiste à une discussion entre les deux hommes au sujet de la régulation des réseaux sociaux et du Digital Services Act (DSA), récemment approuvé par les institutions européennes. Le commissaire européen a clairement fait plier le milliardaire qui promet, contre toute attente, de « respecter le futur règlement européen ». Après avoir revendiqué une vision extrême de la liberté d’expression et assuré qu’il n’y aurait pas de modération sur Twitter une fois que le réseau social serait entre ses mains, Musk semble sur la même longueur d’onde que Thierry Breton.

Pourtant, depuis quelques semaines, le milliardaire propriétaire de Tesla et de SpaceX, a martelé sa vision idéaliste d’un Internet où l’on pourrait dire tout ce que l’on veut, y compris si cela peut blesser. Cette doctrine n’est évidemment pas partagée par les dirigeants européens, encore moins depuis que le DSA est passé. Sur le continent européen, on lutte depuis des années pour une meilleure modération des réseaux sociaux. À ce sujet, l’accord sur le DSA est historique. Il s’agit d’une nouvelle pierre apportée à la régulation de l’espace numérique et les réseaux sociaux devront s’y plier.

Le futur patron de Twitter se dit prêt à collaborer

La réaction d’Elon Musk est étonnante. Dans la vidéo, Thierry Breton utilise Elon Musk comme un « témoin ». Le commissaire européen ne cache pas sa satisfaction. Il explique au début de la vidéo que le futur patron de Twitter « comprend très bien l’intérêt du Digital Services Act et ses enjeux pour les réseaux sociaux ». De son côté, Elon Musk assure qu’il est prêt à collaborer sur tout pour « rendre Twitter meilleur ».

C’est une petite victoire pour l’ancien ministre français, qui a réussi avec cette visite surprise, à faire plier Musk. Avec le DSA, l’Union européenne sera en mesure de condamner Twitter à verser jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires mondial en cas de « manquements graves répétés ». La vision d’une liberté d’expression totale prônée par Elon Musk n’aura donc certainement pas sa place sur Twitter.