Après le boom de la pandémie, les entreprises de la Silicon Valley traversent une nouvelle ère beaucoup moins glorieuse. Après plusieurs années avec des valorisations faramineuses, les jeunes pousses de la Silicon Valley sont plongées dans leur pire crise depuis le krach boursier de 2008 selon NBC News.

Les actions des entreprises technologiques s’effondrent

La belle croissance alimentée par la pandémie et l’explosion des services en ligne a poussé de nombreuses entreprises de la Silicon Valley à engager des introductions boursières. Une startup en particulier représente à la perfection la situation à laquelle sont confrontées beaucoup d’autres : Peloton, une jeune pousse qui a conçu un vélo d’exercice à domicile, doté d’un grand écran permettant de s’entraîner dans l’un des milliers de cours disponibles avec l’abonnement Peloton All-Access.

Un service parfait en période de confinement, il faut bien le reconnaître. Pourtant, la situation de l’entreprise est emblématique de cette sinistre réalité. En quelques mois à peine, ses actions se sont effondrées, passant de 163 dollars à la fin de 2020 à environ 17 dollars aujourd’hui. Le 5 mai, le Wall Street Journal a rapporté que les dirigeants de l’entreprise cherchaient à vendre une participation minoritaire à un investisseur extérieur. En période de ralentissement économique, les entreprises technologiques de la Silicon Valley sont particulièrement vulnérables car la plupart d’entre elles ne dégagent pas de profit.

En France, c’est l’inverse : les startups de la French Tech ont levé 5 milliards d’euros au premier trimestre 2022. Les montants levés en France ont bondi de 259% en valeur par rapport au premier trimestre de l’année 2021. Le ticket moyen est désormais de 21,3 millions d’euros. Un bilan très positif, dû en grande partie à quelques levées de fonds colossales.

Les licornes zombies de la Silicon Valley

Même les entreprises qui avaient fait les gros titres au cours des 18 derniers mois en levant des millions de dollars pour atteindre le statut de licorne (valorisation à un milliard de dollars), ont annoncé des licenciements en cascade. C’est le cas de Cameo, de l’application de trading boursier Robinhood, de Thrasio, ou encore de Workrise. Certaines personnes parlent même de « licornes zombies » pour désigner ces startups qui pourraient avoir besoin de nouveaux investisseurs pour les sauver. Les observateurs estiment qu’il « s’agit en grande partie d’entreprises qui n’ont jamais pensé que le train du capital-risque allait ralentir ».

Aux États-Unis, l’environnement économique est moins sûr, et le sol sur lequel reposait le paysage technologique commence à ressembler à un « abîme » pour de nombreux investisseurs. Zach Coelius, investisseur dans plusieurs entreprises de la Silicon Valley, estime que le phénomène du financement technologique massif pourrait toucher à sa fin. La situation est en train de changer. Selon lui, la pression a commencé à monter au début de l’année, lorsque les taux d’intérêt ont commencé à augmenter et que les marchés boursiers ont commencé à chuter. La situation s’est aggravée à l’annonce des résultats du premier trimestre 2022.