La néobanque Revolut, troisième plus grande Fintech du monde, fait face à la réticence des régulateurs britanniques pour sa licence bancaire au Royaume-Uni.

Revolut dans l’attente dans sa licence bancaire

Dans une enquête publiée début mai, Bloomberg met en avant les déboires rencontrés par Revolut dans l’acquisition d’une licence bancaire en Grande-Bretagne. Le fondateur de l’entreprise estimée à 33 milliards de dollars, Nikolay Storonsky, espérait obtenir cette attestation début 2022. Il avait fait une première demande un an plus tôt.

Si les régulateurs britanniques rechignent à accéder à la demande de Storonsky, c’est pour s’assurer que Revolut possède les capacités de conformité et de gestion des risques nécessaires. Ils veulent être sûrs que Revolut ne reproduira pas les erreurs de certains de ses prédécesseurs. Ce sont notamment les services d’échange de cryptomonnaies de l’entreprise qui sont surveillés par les gendarmes financiers.

En effet, depuis fin mars, la Financial Conduct Authority oblige les entreprises utilisant ce genre de services à être enregistrées. Ces obligations s’inscrivent dans la volonté des autorités britanniques de lutter contre le blanchiment d’argent.

« Nous prenons nos obligations de régulation et de conformité très au sérieux », rassure un porte-parole de Revolut. « Nous avons des relations constructives et productives avec 22 régulateurs partout dans le monde et nos relations avec ceux du Royaume-Uni sont parmi les plus anciennes. »

L’obtention de cette licence est essentielle pour Revolut afin d’implanter au Royaume-Uni des comptes courants protégés, avec découverts et emprunts. « Les standards sont très élevés pour obtenir une licence bancaire au Royaume-Uni. Il faut être très minutieux dans vos procédures de connaissance de clients », explique Mark Hipperson, cofondateur de la Starling Bank, à Bloomberg.

Grâce à une licence bancaire lituanienne lui servant de passeport au sein de l’Union européenne, la néobanque s’est développée dans 10 États membres depuis janvier.

Revolut, la prochaine super application ?

Fondée en 2015, Revolut ambitionne de devenir la prochaine « super application », à l’image de WeChat Pay. La néobanque propose déjà des services de paiement, de transactions en cryptomonnaies, d’achats en magasin et même d’assurances pour animaux de compagnie.

Aujourd’hui, Revolut compte plus de 18 millions de clients. L’objectif est de créer une plateforme qui permet à leur clientèle de gérer tous leurs besoins financiers depuis leurs smartphones. « [avec la super application] Nous retournons à l’époque où les clients avaient leurs comptes courants, leurs emprunts, leurs assurances, au même endroit », précise Mark Hipperson.

Lentement mais sûrement, Nikolay Storonsky va devoir s’armer de patience et montrer patte blanche pour obtenir sa licence bancaire. Le Royaume-Uni et les États-Unis sont les cœurs de la finance mondiale. Si Revolut espère continuer à étendre son influence dans ce domaine, elle doit réussir à convaincre leurs régulateurs qu’elle ne représente aucun risque.