Le Vatican a annoncé le 5 mai une nouvelle pour le moins surprenante. La fondation Humanity 2.0 du Saint-Siège souhaite se lancer dans le au travers d’un partenariat avec Sensorium. Au programme, une galerie d’œuvre d’art NFT en réalité virtuelle (VR).

Un projet de galerie d’art en réalité virtuelle

Humanity 2.0 est une organisation à but non lucratif qui cherche à surmonter les obstacles au développement socio-économique et culturel de l’humanité en se servant des médias et des technologies. Quant à Sensorium, il s’agit d’une entreprise spécialisée dans le développement de métavers et de réalité virtuelle. Au travers de leur accord, les deux partenaires souhaitent « développer la toute première galerie VR de NFT accueillant l’art, le contenu et les initiatives académiques du Vatican ».

Cette galerie d’art virtuelle se veut la plus accessible possible. Il est prévu de pouvoir s’y rendre avec un casque VR pour être en immersion totale, mais également avec un ordinateur, et même via une application sur smartphone grâce à la réalité augmentée.

« Nous sommes impatients de travailler avec Sensorium afin d’explorer différents moyens pour démocratiser l’art et le rendre plus accessible aux personnes du monde entier, quelles que soient leurs limites socio-économiques et géographiques », a expliqué le père Philip Larrey, président d’Humanity 2.0.

La sortie de cette galerie d’art VR est prévue au sein du métavers de Sensorium, intitulé Galaxy. Ce dernier devrait être lancé au cours de l’année.

Quand les musées mettent le nez dans les NFT

Les musées s’intéressent de plus en plus au web 3.0 et aux NFT. En effet, les technologies de ce domaine peuvent offrir une conservation numérique d’un grand nombre d’œuvres d’art et faciliteraient l’accès à la culture au plus grand nombre. D’ailleurs, le Vatican est l’un des musées d’art les plus visités au monde. Chaque année, près de 6 millions de curieux viennent visiter sa collection composée de 800 pièces réalisées par 250 artistes renommés.

Pour autant, la question de l’intérêt du Vatican pour les NFT est légitime. Si les jetons non fongibles sont aujourd’hui célèbres, c’est avant tout pour leurs caractéristiques financières jouant sur leur haute volatilité et la spéculation. Le communiqué de Sensorium reste vague quant à l’utilité des NFT dans leur future galerie d’art.

« La nature de ce projet pour Humanity 2.0 est exclusivement sociale et non commerciale », a indiqué un porte-parole du Vatican à ARTnews. « De plus, les NFT ne doivent pas nécessairement provenir d’œuvres d’art, mais peuvent également être des tickets et d’autres objets. »

Certains musées, eux, ont préféré profiter de l’aspect financier des NFT afin de renflouer leurs caisses. En février, le British Museum à Londres a vendu plusieurs représentations des aquarelles du peintre britannique William Turner sous la forme d’actifs numériques.