Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, il y a plus de deux mois, des hackers pro-ukrainiens agissent à travers le monde entier, dans l’ombre, pour affaiblir le gouvernement russe.

Les hackers pro-ukrainiens font tomber des symboles russes

Ces hackers inconnus font tomber des personnalités, des organisations publiques soutenues par le Kremlin, ou encore des organisations comme Transneft, un énorme opérateur d’oléoducs proche du gouvernement russe, le ministère russe de la culture, le fournisseur d’électricité biélorusse Elektrotsentrmontazh et même une branche de l’Église orthodoxe russe qui a soutenu la guerre en Ukraine. Les hackers pro-ukrainiens ont également visés la Société nationale russe de télévision et de radiodiffusion, connue pour être la voix du Kremlin et un véritable organe de propagande.

Récemment, c’est le hacker russe Dmitriy Sergeyevich Badin qui a fait les frais des hackers pro-ukrainiens. Cet homme a trôné au sommet de la liste des personnes les plus recherchées par le FBI pendant de nombreuses années. Le cybercriminel, soutenu par le gouvernement russe, a été soupçonné de cyberattaques contre le Bundestag allemand et l’organisation des Jeux olympiques de 2016, qui se sont tenus à Rio de Janeiro. Quelques semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ses propres informations personnelles (passeport, mots de passe Facebook, numéro de téléphone portable) ont été divulguées en ligne.

« Des dizaines de téraoctets de données tombent du ciel »

Selon les autorités, ces hackers pro-ukrainiens sont des acteurs nouveaux et inconnus des experts en cybersécurité. Selon Juan Andres Guerrero-Saade, chercheur pour le groupe de cybersécurité SentinelOne, « la Russie est attaquée à une échelle sans précédent. Des dizaines de téraoctets de données tombent du ciel ». Ce qui frappe les chercheurs, c’est la nature des attaquants. Historiquement, la Russie était systématiquement prise à partie par des hackers d’un niveau supérieur, notamment avec les Five Eyes (une alliance du renseignement comprenant les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande) ou le gouvernement chinois.

Aujourd’hui, l’ampleur des fuites est tout simplement stupéfiante. Pendant plus de dix ans, les systèmes gouvernementaux et financiers de l’Ukraine ont été malmenés par des hackers soutenus par l’État russe. Ce n’est qu’au cours des dernières années, grâce au soutien du gouvernement américain, que les défenses ukrainiennes ont pu faire face à l’agression russe. Comme cette cyberattaque récemment déjouée sur le réseau électrique ukrainien. Les chercheurs pensent que les hackers pro-ukrainiens pourraient appartenir à des entités soutenues par des gouvernements de pays occidentaux.