L’informatique quantique, qui offre infiniment plus de possibilités de calcul que l’informatique classique, représente un atout dans de nombreux domaines. La technologie quantique pourrait améliorer la sécurité des échanges de données sensibles face aux risques de cyberattaques. Une application qui intéresse particulièrement le monde de la finance.

Premier essai commercial d’un réseau de sécurité quantique

L’opérateur britannique BT et le constructeur japonais Toshiba ont lancé début avril le premier essai commercial d’un dispositif de communication sécurisée quantique. Les deux entreprises collaborent avec le cabinet d’audit Ernst & Young (EY), qui a mis en relation deux de ses bureaux londoniens avec un réseau à sécurité quantique.

L’objectif est de permettre la mise en relation des clients d’EY à travers Londres, tout en préservant la sécurité de leurs échanges de données. Le directeur de l’informatique quantique chez AWS expliquait dans un entretien avec Siècle Digital que le quantique permet d’effectuer des calculs irréalisables par un ordinateur classique. Ce dernier repose sur un système binaire qui utilise des bits. Un bit peut être soit 0, soit 1. L’informatique quantique utilise le qubit, qui peut être simultanément 0 et 1. Cela permet de faire d’autres calculs, plus poussés.

Dans ce projet, BT fournit des services à sécurité quantique qui utilisent les réseaux de fibres privés. Toshiba fournit l’autre élément central de ce dispositif : la technologie de distribution quantique de clé (Quantum Key Distribution). Il s’agit d’une méthode de chiffrage des échanges entre plusieurs interlocuteurs qui permet de détecter les tentatives d’interceptions des communications.

Des applications dans de nombreux domaines

Le Royaume-Uni progresse dans le secteur des technologies quantiques depuis la mise en place du National Quantum Technologies Program en 2013. Ce programme représente un investissement de 1 milliard de livres sterling pour développer les usages du quantique dans les secteurs de l’informatique, de la communication ou encore de l’imagerie.

La France a elle aussi largement investi dans l’informatique quantique à travers son plan « France 2030 ». Les applications voulues par le gouvernement sont multiples. Elles se feront dans le domaine de la recherche scientifique et aussi dans la défense militaire avec le lancement d’une plateforme de calcul qui permettra « d’améliorer les performances de détection des armements et de la navigation », expliquait la ministre des Armées.