Si Activision Blizzard fait les gros titres pour son rachat par Microsoft, un nouveau scandale pourrait entacher un peu plus sa réputation. En plus des accusations de harcèlement sexuel pesant à son encontre, la firme menacerait ses employés souhaitant s’exprimer à ce sujet.

Une plainte déposée par un syndicat

Le Communications Workers of America (CWA), plus grand syndicat des communications et des médias aux États-Unis, a ainsi déposé une plainte auprès du National Labor Relations Board (NLRB), agence indépendante du gouvernement chargée de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail. Selon le syndicat, Activision Blizzard a signalé à ses salariés « qu’ils ne pouvaient pas discuter des questions liées au procès pour harcèlement sexuel et discrimination intenté par l’État de Californie contre l’entreprise ».

Comme le rapporte The Verge, un employé a été menacé par un responsable après avoir posté un article traitant du procès sur Slack, et discuté avec d’autres collègues de la nécessité de tenir Activision Blizzard pour responsable. Selon Jessica Gonzalez, ancienne analyste principale des tests chez Blizzard, citée dans le communiqué de presse du CWA, l’entreprise a « l’habitude de prendre des mesures de rétorsion contre les travailleurs qui s’expriment ».

Un environnement de travail toxique chez Activision Blizzard

Le syndicat fait référence à des poursuites lancées par le département californien de l’emploi équitable et du logement à l’encontre de l’éditeur de jeux vidéo en juillet dernier. En effet, de nombreuses employées d’Activision Blizzard seraient victimes d’un « harcèlement sexuel constant » de la part de leurs collègues et de leurs directeurs, et bénéficient de promotions moins importantes que leurs homologues masculins.

Un bâtiment avec le logo de Microsoft.

Activision Blizzard appartiendra bientôt à Microsoft, qui pourrait faire du ménage au sein de l’entreprise. Photographie : Matthew Manuel / Unsplash

Depuis, les accusations à l’encontre de l’entreprise s’accumulent, à tel point qu’un groupe d’investisseurs a déposé un recours collectif en affirmant qu’Activision Blizzard les avait induits en erreur en minimisant la gravité des accusations de harcèlement sexuel et de discrimination envers les femmes au sein de l’entreprise. Si ce recours a finalement été rejeté, il démontre bien que l’environnement toxique de la firme a d’importantes répercussions.

En septembre 2021 déjà, le CWA déposait une autre plainte auprès du NLRB en alléguant que l’éditeur intimidait ses travailleurs et se livrait à du démantèlement syndical.

Que fera Microsoft ?

Malgré ces nombreuses accusations, Microsoft a annoncé, au mois de janvier 2022, le rachat d’Activision Blizzard pour 69 milliards de dollars, acquisition qui doit encore être approuvée par les autorités, mais qui l’a déjà été par les actionnaires de l’éditeur de jeux vidéo.

Lorsque la transaction sera complétée, il est fort probable que la firme de Redmond fasse du ménage au sein d’Activision Blizzard, notamment pour préserver sa propre réputation. L’entreprise passera sous l’égide de Phil Spencer, responsable de la branche Xbox au sein de Microsoft. Reste à voir si Bobby Kotick, PDG de Blizzard vivement critiqué pour son inaction face aux accusations de harcèlement, restera en place.