L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a publié la première édition de son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable ». Celle-ci s’intéresse à l’évolution de l’empreinte environnementale des quatre principaux opérateurs télécoms en France : Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.

Trois indicateurs pour comprendre l’évolution de l’empreinte environnementale du numérique

Dans le cadre de cette enquête, l’Arcep a publié trois catégories d’indicateurs afin d’identifier des leviers d’actions qui permettraient de mettre en place une stratégie bas carbone, que ce soit du côté des acteurs économiques ou bien des utilisateurs.

Le premier indicateur concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon l’Arcep, les émissions directes des quatre opérateurs ont diminué au cours des trois dernières années. L’autorité explique cela par l’optimisation des flottes de véhicules et par l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, mais aussi par la baisse d’activité induite par la crise sanitaire de 2020.

Emissions directes produits par les quatre opérateurs.

Émissions directes de gaz à effet de serre produites par les quatre opérateurs principaux en France. Image : Arcep.

Toutefois, elle appelle à faire « attention à l’illusion d’optique ». En effet, les émissions indirectes, elles, qui représentent deux tiers des émissions totales des GES, continuent à augmenter. Cela s’explique principalement par le déploiement de réseaux (notamment 5G) et par l’augmentation des usages numériques.

Emissions indirectes produites par les quatre opérateurs principaux en France.

Émissions indirectes produites par les quatre opérateurs principaux en France. Image : Arcep.

L’Arcep appelle les usagers du numérique à la sobriété énergétique

Le second indicateur s’intéresse à l’énergie consommée par les foyers en France. Les réseaux fixes et mobiles représentent moins de 1 % de la consommation électrique totale en France. Néanmoins, chaque année depuis 2016, leur consommation énergétique augmente en moyenne de 5 % : si elle continue d’augmenter à ce rythme, elle pourrait ainsi doubler d’ici 2035.

Consommation énergérique réseaux fixes et mobiles

Pour baisser la consommation, l’Arcep invite les usagers réguliers de smartphone à utiliser le Wi-Fi à la maison plutôt que ses données mobiles. Image : Arcep.

La consommation énergétique des réseaux mobiles est deux fois plus importante que celles des réseaux fixes, tandis que la fibre optique est la technologie la moins gourmande en énergie. Un abonné à la fibre optique consomme 4 fois moins de kWh qu’un abonné ADSL utilisant encore des câbles en cuivre.

Enfin, le troisième et dernier indicateur concerne la vente, la collecte, le recyclage et le reconditionnement des téléphones portables. 79 % de l’empreinte carbone du numérique est due aux terminaux, dont 13 % uniquement pour les smartphones. Si 20 millions de téléphones mobiles sont venus en France chaque année, la part des modèles reconditionnés reste faible (13 % seulement).

53 % des appareils inutilisés en France sont conservés par leurs propriétaires, sans qu’ils n’en fassent rien. L’Arcep interpelle alors les anciens utilisateurs de ces smartphones : « dans la mesure où 80% de l’empreinte carbone des terminaux est liée à leur fabrication, le reconditionnement offre un potentiel important de réduction de leur impact ».