Chaque année, de nouveaux termes technologiques émergent pour gagner plus ou moins en popularité. Certains, comme la phablette, disparaissent heureusement, tandis que d’autres, comme l’Internet des Objets (IoT), s’installent dans le temps. S’il est l’un des termes qui émergent depuis plusieurs mois, c’est bien celui de ‘Métavers’.

Ce monde où convergent jeux, réseaux sociaux, réalité augmentée (RA), réalité virtuelle (RV), monde numérique 3D et crypto-monnaie voit ainsi plusieurs technologies cohabiter pour offrir une expérience nouvelle à ses utilisateurs. Ce en quoi les technologies de RA et la RV se sont en premier lieu employées. La réalité augmentée, qui favorise l’expérience d’un monde virtuel via les devices de chacun, tente de fusionner le monde réel et numérique pour créer un sentiment d’immersion totale. Là où, la réalité virtuelle, technologie informatique avancée, reproduit un environnement, réel ou imaginaire, et simule la présence physique de l’utilisateur dans cet environnement. Le Métavers quant à lui tient une promesse à la croisée des chemins : prendre part à un monde numérique virtuel. Si la controverse autour du Métavers existe aujourd’hui est-ce pour mieux en préparer son adoption au cours de la décennie ?

Pour certaines entreprises comme Microsoft ou encore Meta, le Métavers est aujourd’hui une évidente évolution d’Internet. Il s’agit d’un saut évolutif vers une réalité décentralisée utilisant à la fois la RA et la RV. Avec une vision « profondément liée à la façon dont les gens se comportent en ligne », Mark Zuckerberg affirme la volonté de construire une plateforme qui permette à chacun de se connecter, en toute sécurité, à travers tous les mondes virtuels et de synchroniser les actions de l’ensemble des avatars. Pour Microsoft, le Métavers serait un tremplin pour favoriser une expérience plus personnelle du travail à distance, via son outil Microsoft Teams.

Le Métavers controversé

Or, les technologies utilisées pour constituer ce ‘nouveau monde’ et créer une nouvelle expérience existent déjà dans les mondes virtuels et en ligne… depuis plus de 20 ans. Rappelons-nous, par exemple, du jeu en ligne Second Life qui permettait de créer son propre avatar et d’interagir avec d’autres dans des espaces virtualisés partagés. Les concepteurs du jeu ayant à l’époque pousser le concept jusqu’à la création du Linden dollar, monnaie virtuelle, dans le jeu, le commerce y était déjà propice.

Les technologies de RA et de VR, socle du Métavers, existent depuis plusieurs années, toutefois leur adoption par le grand public n’en est-elle qu’aux prémices. Les casques VR tels qu’Oculus Rift, Microsoft HoloLens et Samsung Gear VR, sont tout juste plus abordables, et la maturité technologique et le coût de certains matériels de réalité font encore fortement douter de futurs acquéreurs.

Mais les firmes internationales voient au-délà… elles se projettent sur le Web 3.0, un monde digital global qui positionne l’internaute comme un véritable chaînon de l’Internet mondial. Là où le web 2.0 est plutôt un Internet participatif, le web 3.0 – basé sur la technologie blockchain – a vocation à être plus immersif et à recentrer les applications du web 2.0 autour de l’utilisateur. Associé au Métavers, c’est l’offre d’une alternative certaine au monde physique dans lequel plus de revenus, que dans le web actuel, pourraient être générés. Même si selon le PDG de Meta, les fonctionnalités principales du Métavers seront plutôt déployées dans les 5 à 10 prochaines années.

Vous l’aurez compris, si certains aspects de la réalité virtuelle existent déjà, le Métavers n’en ai que techniquement à ses prémices. Toutefois, avec la promesse d’une forme d’évasion et la création de nouvelles expériences sociales virtualisées, l’un des enjeux de ce ‘nouveau monde’ sera à termes d’avoir la capacité de les entretenir dans la durée. Continuer de capter l’attention des utilisateurs et susciter l’intérêt de nouveaux pour perdurer. Dans ce contexte, l’adhésion de tiers (marques, artistes, etc.) est et sera une valeur ajoutée notoire, à la condition que l’infrastructure IT sous-jacente soit suffisamment robuste et agile pour tenir l’ensemble des promesses de ce monde, fortement consommateur en ressources IT.