Utilisés à des fins militaires, notamment pour des missions de reconnaissance, les drones civils jouent un rôle important dans le conflit russo-ukrainien — et la chose n’a pas échappé à DJI. En conséquence, le fabricant chinois a annoncé cette semaine suspendre de façon provisoire la commercialisation de ses drones en Ukraine et en Russie. Une manière d’empêcher les belligérants de détourner ses appareils de leur vocation récréative ou professionnelle.

Comme le souligne Reuters, cette décision fait de DJI la première grande entreprise chinoise à stopper formellement ses ventes sur le territoire russe. La chose n’est pas anodine : les entreprises chinoises ont jusqu’à présent continué d’opérer normalement en Russie, suivant la position de Pékin qui se refuse toujours à critiquer l’invasion russe, lancée fin février sur ordre du président Poutine.

DJI marche sur des œufs

DJI a toutefois tenu à être très clair quant à sa décision, prise « non pas pour faire une déclaration sur un pays, mais pour faire une déclaration sur nos principes », peut-on lire d’un communiqué partagé par le groupe. « DJI abhorre toute utilisation de ses drones dans le but de nuire. Nous suspendons donc temporairement les ventes dans ces pays afin de nous assurer que personne n’utilise nos drones au combat », a tenu à préciser la marque.

La situation des marques chinoises n’est pas enviable depuis les débuts du conflit en Ukraine. Critiquées par l’occident lorsqu’elles poursuivent normalement leurs activités en Russie, elles risquent des réactions défavorables du public chinois lorsqu’elles choisissent au contraire de se retirer du marché russe. Reuters rappelle par exemple que Didi, concurrent chinois d’Uber, avait été vivement critiqué en Chine après sa décision de cesser ses activités en Russie. Reproche lui était alors fait d’avoir cédé aux pressions américaines. La marque avait finalement choisi de revenir sur sa décision.

Huawei a également été observé de près depuis les débuts du conflit en Ukraine. La marque a pour l’instant choisi d’éviter toute prise de position trop marquée sur la question, y compris lors de son dernier sommet annuel des analystes, tenu ce mardi.