C’est fait, après un mois de « show » à la Elon Musk, un accord a été trouvé avec les dirigeants de Twitter. Il va racheter l’entreprise pour 44 milliards de dollars à la fin d’un processus qui devrait se terminer au cours de l’année. La nouvelle a de suite interpellé la sénatrice américaine Elizabeth Warren qui a rappelé le « sérieux besoin de régulation pour les Big Tech ».

La FTC peut-elle bloquer le rachat de Twitter par Elon Musk ?

Si l’on peut douter de la pertinence d’attribuer l’étiquette Big Tech à Twitter, il est certain que les organes antitrust américains vont se pencher sur ce rachat. Le montant élevé de l’opération convoque de fait le Département de la Justice (DOJ) ainsi que la Federal Trade Commission (FTC). Leur rôle sera de s’assurer que l’acquisition par Elon Musk ne créera pas de risque pour les consommateurs comme pour la concurrence.

Cependant, il y a peu de chances que l’accord entre Twitter et Elon Musk tombe à l’eau. En général la FTC intervient lorsqu’une entreprise rachète un concurrent, ou lorsqu’un rachat aura tendance à trop profiter à son acquéreur. Par exemple, la FTC poursuit actuellement Meta pour son rachat d’Instagram en 2012, et de WhatsApp en 2014. Ici, Tesla et SpaceX ne représentent aucun danger pour Twitter, et inversement.

Pour la sénatrice démocrate, le problème de cette opération, c’est plutôt la concentration de pouvoir. « Et la concentration du pouvoir signifie moins de concurrence et, en fin de compte, une seule ou une poignée de personnes décident de qui parle, de qui est entendu et de qui est mis hors circuit, » appuie Elizabeth Warren.

La FTC, présidée par Lina Khan au grand regret d’Amazon et de Facebook, voit depuis plusieurs mois ses pouvoirs étendus. Néanmoins, le cadre législatif des fusions, n’est pas encore entièrement repensé. L’agence s’y attarde, grâce au travail des démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat. En mars, ils ont présenté le « Prohibiting Anticompetitive Mergers Act » qui bloquerait toute fusion-acquisition dépassant les 5 milliards de dollars.

Reste à voir si la FTC prendra le risque de faire de l’acquisition de Twitter par Elon Musk un exemple. Exemple politique, plus que juridique.