Google va (enfin) permettre aux internautes européens de « refuser » tous les cookies sur ses services simplement. Cette décision annoncée le 21 avril est la suite directe d’une amende de 150 millions d’euros infligée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) début 2022.

La CNIL exige « Tout Refuser » face à « Tout Accepter »

Google a décidé de rentrer dans les clous. Le 6 janvier, en plus de son amende salée, la CNIL avait menacé Google de 100 000 euros d’astreinte par jour de non-conformité passé trois mois.

L’autorité française reprochait au géant américain de détourner le recueil de consentement pour les cookies. L’internaute peut soit accepter soit « personnaliser » le suivi. Pour le refuser en bloc, plusieurs manipulations sont nécessaires, quand l’accepter est proposé d’office.

le recueil de consentement sur YouTube

Accepter ou accepter d’être suivi par des cookies ? Image : Siècle Digital

Depuis septembre 2020, la France, à l’image d’autres pays européens, a renforcé sa réglementation en matière de cookies. L’asymétrie du « choix » proposé par Google est devenue illégale.

Si l’entreprise ne reconnaît pas avoir pris cette décision pour éviter une amende, il ne faut pas exagérer, elle a admis avoir opéré ce changement « Sur la base de ces conversations et des directives spécifiques de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ».

Pour se mettre à la page de la réglementation, Google explique avoir « repensé le fonctionnement des cookies sur les sites Google et a apporté des modifications profondes et coordonnées à l’infrastructure essentielle de Google ».

le recueil de consentement sur YouTube

Le bouton « Tout refuser » n’est pas encore arrivé jusqu’à Siècle Digital, mais cela ne saurait tarder. Image : Google

Les utilisateurs disposant d’un compte Google ne s’apercevront pas des changements. Le consentement est uniquement demandé en cas de déconnexion ou en navigation privée.

Google, un ami de la vie privée ?

Repentie, l’entreprise convient que cette modification permettra une « construction d’un avenir plus durable pour le Web ». Google ne perd pas le nord en en profitant pour promouvoir son Privacy Sandbox, destiné à succéder aux cookies, tout en préservant la vie privée.

Google ne donne pas de date précise sur le déploiement de la mise à jour, mais il aurait déjà commencé. La France sera, naturellement le premier pays à en bénéficier, puis viendra l’Espace économique européen (l’Union européenne, plus l’Islande, la Norvège et le Lichtenstein), le Royaume-Uni et la Suisse.

Facebook, sanctionné d’une amende de 60 millions d’euros pour la même raison, en même temps que Google, n’a pas encore communiqué sur les changements à venir, ou non.