Avec l’invasion russe en Ukraine, Taïwan s’inquiète d’une possible attaque à ses frontières de la part de la Chine. Le Wall Street Journal rapporte que contrairement à l’Ukraine, le gouvernement taïwanais a peur de ne pas pouvoir maintenir ses communications aussi bien que l’Ukraine.

Les infrastructures taïwanaises pourraient avoir du mal à résister

Depuis bientôt deux mois, l’Ukraine résiste à l’armée russe qui tente par tous les moyens de prendre le pouvoir et de faire tomber le gouvernement. Pour faire la guerre de manière « moderne », comme c’est le cas dans le conflit russo-ukrainien, les belligérants doivent absolument maîtriser leurs communications. Pour cela, ils ne peuvent pas se passer d’Internet. L’Ukraine fait preuve d’une grande résistance sur ce sujet et malgré les nombreuses cyberattaques et le déluge de feu, le gouvernement de Volodymyr Zelensky a réussi à tenir bon.

L’Ukraine a conservé une connexion web depuis le début de la guerre. Taïwan, une petite île au Sud-Est de la Chine, pourrait un jour vivre la même situation que l’Ukraine. Xi Jinping lorgne sur ce petit bout de terre depuis de nombreuses années. Le gouvernent taïwanais estime qu’en cas d’attaque chinoise, le réseau pourrait avoir du mal à résister. La guerre en Ukraine pose la question de la vulnérabilité des infrastructures informatiques et Taïwan pense que les câbles de fibre optique dont l’île dépend sont trop exposés.

95% des installations sont des câbles sous-marins

95% des infrastructures qui permettent à Taïwan d’accéder à Internet passent sous la mer. Il y a exactement 14 câbles qui relient le continent à l’île. Le gouvernement s’inquiète de cette situation et pense qu’en cas d’attaque chinoise, les câbles pourraient être « sectionnés par des sous-marins ou des plongeurs et les stations terrestres détruites par des bombardements ».

Une telle situation provoquerait un black-out quasi-général. Il y a quelques jours, l’Ukraine a même déjoué une cyberattaque majeure contre son réseau électrique. Pour Victor Zhora, directeur adjoint du SSSCIP (Service d’État des communications spéciales et de la protection de l’information), « l’Ukraine est le terrain de la première cyberguerre de l’histoire ».

Taïwan n’est pas le seul pays à être inquiet. Le Japon a également fait part de son appréhension. Comme Taïwan, le Japon est très dépendant des câbles sous-marins et ne dispose que de deux stations terrestres. De manière générale, la région Asie-Pacifique est concernée par ce problème. Taïwan tente donc de trouver des solutions pour anticiper un éventuel conflit avec la Chine. Le gouvernement du pays va travailler avec Alphabet et Meta pour relier l’île aux États-Unis et aux Philippines avec un nouveau câble sous-marin. De nouvelles stations terrestres pourraient également voir le jour.