En Chine l’enquête visant à détricoter l’influence de l’entreprise de Jack Ma, Ant Group, compte désormais une entité supplémentaire. Outre l’organe antitrust, et celui chargé de faire respecter les bons principes dictés par le Parti, c’est l’autorité anticorruption s’en mêle. Elle doit se pencher sur les liens entretenus avec les entreprises et banques nationales.

Ant Group toujours plus sous pression

Depuis plus d’un an, la plus grande fintech de l’Empire du Milieu est minutieusement scrutée et étudiée. Jugée trop opaque, le gouvernement exerce une pression constante sur Ant Group. Il a eu gain de cause en septembre en obtenant ses données sur les crédits à la consommation. Plus tôt, il était question que la société crée une succursale partagée avec deux entreprises d’État. S’il n’était question que de pratiques opérationnelles d’Ant Group et Alipay, pour le Parti, il est désormais question de révéler l’étendue de son influence sur le système bancaire, les entreprises, et les hauts dirigeants du pays.


La Commission centrale chinoise d’inspection de la discipline (CDDI) avait lancé l’été dernier une enquête sur Zhou Jiangyong, tête du parti communiste de Hangzhou, ville où siègent Alibaba et Ant Group. De nombreux médias locaux et nationaux avaient alors sous-entendu sa proximité avec Jack Ma et ses entreprises. Un autre soupçonnait un délit d’initié, connectant le membre du Parti et une société dans laquelle Ant Group avait investi. Zhou Jiangyong a rapidement été remercié.

Il a été inculpé la semaine dernière pour corruption. Il aurait notamment encaissé des pots-de-vin considérables. Pour l’instant, les éléments du procès à venir ne font mention d’aucune entreprise de Jack Ma.

Cependant, voir l’autorité anticorruption s’impliquer dans l’enquête n’augure rien de bon pour Ant Group. Trop impertinente, l’entreprise a nourri la motivation du gouvernement chinois de reprendre en main, avec l’autorité qu’on lui connait, le secteur du numérique.