D’après une source du média Business Insider, Microsoft prévoirait d’inclure des publicités dans les jeux free-to-play disponibles sur sa console Xbox. Ces publicités seraient intégrées de manière crédible dans les environnements vidéoludiques. Il pourrait s’agir de panneaux publicitaires le long des circuits dans les jeux de course automobile par exemple.

Un modèle avec moins de microtransactions ?

Même si le géant américain ne s’est pas encore exprimé officiellement sur le sujet, l’objectif pressenti serait de permettre aux éditeurs de vendre des emplacements publicitaires pour diversifier leurs sources de revenus. Les jeux free-to-play dépendent principalement de la vente de microtransactions, comme des costumes de personnages, très populaires dans des jeux type Fortnite. En s’élargissant au marché publicitaire, les développeurs pourraient revoir le modèle économique de leurs jeux, notamment en réduisant la présence de microtransactions « pay-to-win » (NDLR : Payer pour gagner), souvent sujette à controverse chez les joueurs.

Dans cette logique d’amélioration des conditions économiques pour les jeux gratuits sur Xbox, Business Insider rapporte que Microsoft ne voudrait pas toucher la moindre commission via ces publicités. Tous les revenus iraient aux développeurs et aux régies publicitaires. Le créateur de Windows a aussi conscience que les joueurs sont extrêmement frileux à l’idée de voir des pubs débarquer dans leurs titres favoris.

Pour répondre à ces craintes, l’entreprise prévoit de sélectionner de manière très stricte les annonceurs afin qu’ils correspondent aux profils des joueurs. À cela s’ajoute la promesse de sécuriser les données des utilisateurs Xbox pour empêcher d’autres entités de les utiliser. Cette initiative permettrait aussi de cibler un public jeune bien spécifique, qu’on ne trouverait pas sur les autres plateformes.

Le jeu vidéo comme un service

La démarche de Microsoft semble être pleine de bonnes intentions: permettre aux développeurs d’avoir plus de moyens et les réinvestir dans leurs jeux pour les rendre meilleurs. Les joueurs qui ont tendance à voir d’un mauvais œil les achats numériques intégrés à leurs jeux pourraient ainsi trouver l’idée de Microsoft alléchante.

Cependant, le géant de la tech a conscience de l’importance que représentent les microtransactions dans la part des revenus générés par les jeux vidéo. Comme Siècle Digital le rapportait l’année dernière, les jeux free-to-play ont rapporté 22,7 milliards de dollars contre 17,8 milliards de dollars pour les jeux premium en 2020. Le modèle économique des jeux gratuits ne risque donc pas de changer du jour au lendemain.

Il est aussi essentiel de rappeler que le Xbox Game Pass, service phare de jeux vidéo à la demande de Microsoft, est en grande partie rentable grâce à la présence de microtransactions et autres contenus téléchargeables dans les jeux disponibles sur le catalogue. « Les membres Xbox Game Pass dépensent 50 % de plus et dépensent 2,8 fois plus en monétisation post-lancement (microtransactions) », expliquaient en mars dernier nos confrères de NetCost-Security. Avec Sony qui a lui aussi annoncé son offre concurrente au service de Microsoft, l’industrie vidéoludique cherche à diversifier ses sources de revenus.