Le 12 avril 2022, à l’occasion de la journée nationale des cosmonautes et de la célébration de l’anniversaire du premier humain en orbite, Vladimir Poutine s’est rendu sur le nouveau site spatial de Vostotchnyi. En pleine guerre contre l’Ukraine, le président russe a déclaré vouloir relancer un programme lunaire pour son pays.

Avec Luna 25, 26 et 27 la Russie veut relancer un programme lunaire

Depuis quelques années, la Russie a perdu de sa grandeur dans la course à l’espace. Plusieurs projets ont du mal à se matérialiser et avec la situation actuelle, certains partenaires décident de partir. Alors que la coopération spatiale international est en péril, l’ESA, l’agence spatiale européenne a déclaré il y a quelques jours ne plus vouloir travailler avec la Russie sur des projets spatiaux. La visite de Vladimir Poutine et de son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko sur ce nouveau site avait pour but de mettre en valeur les travailleurs du secteur spatial russe, mais aussi de constater les avancées du site de lancement dédié au grand lanceur Angara.

Le président russe a profité de cette visite pour faire un discours sur les ambitions spatiales de la Russie. Il a évoqué plusieurs sujets mais il est resté assez vague sur la plupart d’entre eux. Il a notamment parlé des recherches sur les véhicules spatiaux à propulsion nucléaire, des futurs vaisseaux habités et d’une coopération accrue avec la Biélorussie. Les médias ont surtout retenu sa volonté de « relancer un programme lunaire ». À l’image des États-Unis, la Russie aimerait donc aussi retourner sur la Lune. La président russe évoquait probablement Luna 25, 26 et 27, trois missions spatiales lunaires en préparation depuis plusieurs années.

L’agence spatiale russe se retrouve isolée

Dans le cadre de ces missions, la Russie a prévu de démontrer « les capacités modernes de la Russie, avec des atterrissages au Pôle Sud lunaire, des expériences ambitieuses et des programmes pour gagner des compétences sur le moyen et long terme ». Chaque année, ce programme lunaire est repoussé et on sent bien que la Russie a du mal à atteindre ses objectifs. C’est désormais d’autant plus vrai que l’ESA a officiellement abandonné Roscomos. Le lendemain du discours, l’agence européenne a décidé de stopper définitivement ses travaux avec la Russie sur Luna 25, 26 et 27, avec le transfert de toutes les expériences et développements sur d’autres véhicules.

L’agence spatiale russe comptait pourtant beaucoup sur les technologies européennes pour mener à bien ses missions sur la Lune. En effet, les européens devaient fournir le boîtier « Pilot » capable de piloter de façon autonome l’atterrissage lunaire en traitant en temps réel les images de la surface. Les européens prennent position dans le conflit actuel et préfèrent donc privilégier les atterrisseurs lunaires internationaux, en particulier ceux payés par les américains. La Russie est de plus en plus isolée. Même l’agence spatiale chinoise a « mis en pause » sa collaboration son homologue russe.