Dans la matinée du 12 avril, la FIFA, l’instance du football mondial, a annoncé le lancement de sa propre plateforme de streaming, FIFA+. Entre autres contenus, les fans pourront par exemple suivre en direct des matchs féminins et masculins, ou encore visionner des séries documentaires. Financé par la publicité, le service de streaming devrait dans un premier temps être gratuit. L’instance affiche clairement ses grandes ambitions et parle d’une « plateforme numérique de classe mondiale ».

FIFA+, le Netflix du football

À l’image aussi des géants du streaming comme Netflix et Amazon Prime Video, FIFA+ fournira de nombreux types de contenus. Des documentaires, en série ou en long métrage sur des histoires et légendes du ballon rond seront ainsi proposés. Plusieurs « titres exclusifs de classe mondiale », ont d’ores et déjà été annoncés, dont Ronaldinho : L’homme le plus heureux du monde.

La retransmission de matchs en direct représente aussi une part importante de l’offre de FIFA+. D’ici la fin de l’année, la plateforme compte diffuser en direct près de 40 000 matchs, des six confédérations. Il s’agira concrètement de 29 000 matchs masculins et plus de 11 000 matchs féminins. FIFA+ propose également des archives de coupes du monde, équivalentes à près de 2 000 heures de visionnage. Les archives dans leur ensemble « seront lancées avec plus de 2 500 vidéos datant des années 1950 ». « Match Centre » semble de son côté être une des fonctionnalités phare de FIFA+. Les fans pourront y découvrir « de riches données sur le football à travers 400 compétitions masculines et 65 compétitions féminines ». Enfin, des courts métrages et des talk-shows viennent compléter l’offre.

Documentaires, matchs, archives, données, talk-shows et courts métrages donc, mais aussi jeux. FIFA+ prévoit en effet de lancer des jeux interactifs, fantastiques, ou encore des quiz. Un véritable Netflix du football en somme.

Archive proposée par FIFA+

FIFA+ propose de nombreux contenus, dont des archives, des documentaires originaux, et des matchs en direct, accessibles depuis son application ou son site internet. Image : FIFA+.

« La prochaine étape pour rendre le football inclusif »

Le service de streaming, accessible via un site internet et des applications sur iOS et Android, ne propose pour l’instant que cinq langues, à savoir l’anglais, le français, l’espagnol, l’allemand et le portugais. Six autres langues devraient être ajoutées au cours de l’année, dont le mandarin, l’arabe et l’hindi. À terme, la plateforme devrait être disponible en 11 langues, et couvrir l’actualité et l’histoire footballistique de plus de 40 pays.

« FIFA+ représente la prochaine étape de notre vision pour rendre le football véritablement mondial et inclusif », a affirmé Gianni Infantino, président de la FIFA. « Cela va accélérer la démocratisation du football », a-t-il ajouté.

Si la FIFA nourrit de grandes ambitions, c’est en partie parce que le marché le permet. Rien que pour la Premier League, il y aurait 200 millions de personnes qui paieraient pour accéder aux matchs. Selon le Hollywood Reporter, l’organisation vise justement les 200 millions d’utilisateurs d’ici la fin 2022. La gratuité du service devrait aussi renforcer son attractivité. Une gratuité qui n’est toutefois pas garantie sur le long terme, des abonnements pouvant voir le jour.

Il faut aussi noter que regarder des matchs de football coûte cher aux supporters. Toutes les compétitions sont divisées entre plusieurs diffuseurs. Pour avoir accès à la plupart des matchs importants, il faut donc prendre plusieurs abonnements et dépenser beaucoup d’argent. Bien que les compétitions européennes et les matchs en direct de Coupe du Monde semblent absents de son catalogue, nul doute que FIFA+ séduira un large public de fans, du moins tant que son offre reste gratuite. Il pourrait également s’agir d’une première étape pour mettre fin aux multiples diffuseurs. Ce lancement témoigne aussi de la digitalisation actuelle des sports, phénomène auquel le football n’échappe pas.