Bien que Meta ait décidé d’abandonner son projet de cryptomonnaie Diem (anciennement Libra) à cause de l’hostilité des régulateurs, il semblerait que la firme ait encore de grandes ambitions en tête liées aux monnaies numériques.

Un système de jetons comme sur TikTok ?

Le Financial Times rapporte en effet que la branche financière de l’entreprise, Meta Financial Technologies, travaille sur le développement de pièces virtuelles surnommées Zuck Bucks en interne, en référence au PDG de la firme, Mark Zuckerberg.

Tout d’abord, Meta veut développer des produits digitaux, notamment des jetons numériques pour récompenser les utilisateurs, ainsi que des pièces de créateurs (creator tokens en anglais) destinés aux influenceurs sur Instagram. Cette manière de faire n’est pas sans rappeler les fonctionnements de Twitch et de TikTok. En effet, l’application chinoise utilise un système de pourboires par lequel les fans peuvent acheter des pièces pour ensuite offrir des cadeaux aux créateurs qu’ils souhaitent soutenir. Ces derniers peuvent également acheter des pièces pour utiliser divers outils comme Promotion afin de renforcer la popularité d’une vidéo, en augmentant son nombre de spectateurs ou d’abonnés.

Comme le précise The Guardian, si Meta reste le fournisseur dominant de réseaux sociaux, TikTok a de son côté largement gagné en popularité et surtout, développé une activité non publicitaire massive basée sur les achats in-app et l’e-commerce. C’est bien connu, Meta a pour habitude de reproduire les fonctionnalités populaires de ses rivaux, à l’instar de ses stories et de Reels ; voir la plateforme lancer des jetons similaires à ceux utilisés sur TikTok ne serait donc pas une réelle surprise.

Le logo d'Instagram.

Bientôt, des NFT et des jetons destinés aux utilisateurs et aux créateurs pourraient débarquer sur Instagram. Illustration : Deeksha Pahariya / Unsplash

Meta s’intéresse aussi aux NFT

La firme de Mark Zuckerberg n’a pas définitivement abandonné les produits issus de la blockchain puisqu’elle possède également d’importantes ambitions avec les NFT. Au mois de janvier déjà, le PDG de l’entreprise annonçait l’arrivée des jetons non fongibles sur Instagram pour le mois de mai. La société envisage également d’afficher et de partager les NFT sur Facebook. Toujours en mai selon une note interne, elle lancera un projet pilote allant dans ce sens et devrait, par la suite, tester la possibilité d’autoriser l’adhésion à des groupes Facebook en fonction de la propriété de NFT.

« Nous n’avons pas de mises à jour à partager aujourd’hui. Nous envisageons continuellement de nouvelles innovations de produits pour les personnes, les entreprises et les créateurs. En tant qu’entreprise, nous nous concentrons sur la construction pour le métavers et cela inclut ce à quoi les paiements et les services financiers pourraient ressembler », a déclaré une porte-parole de Meta.

Encore et toujours, objectif métavers

Car c’est bien du métavers qu’il s’agit. Comme pour quasiment tous les produits actuellement développés par Meta, les Zuck Bucks sont eux aussi pensés pour celui-ci. Ces différents jetons numériques serviraient aussi bien au personnel qu’aux utilisateurs et seraient déployés dans le cadre d’une suite de produits destinés à réduire la dépendance des plateformes de Meta à la publicité dans le futur métavers.

D’ailleurs, Mark Zuckerberg a dévoilé un exemple de comment il envisageait l’utilisation des NFT dans l’espace virtuel : « Je voudrais que les vêtements que votre avatar porte dans le métavers puissent être monnayés en tant que NFT et que vous puissiez les emporter dans vos différents endroits ». Une note interne rédigée en janvier par Stephane Kasriel, le chef de la division financière de Meta ne laisse aucun doute sur les ambitions de l’entreprise : « Nous apportons des changements à notre stratégie et à notre feuille de route en matière de produits […] afin d’accorder la priorité à la construction du métavers et à ce à quoi ressembleront les paiements et les services financiers dans ce monde numérique ».

Par ailleurs, mettre l’accent sur des monnaies autogérées et sur les NFT pourrait permettre à Meta de tirer profit du métavers tout en réduisant les risques d’opposition réglementaire, de départs de cadres et d’autres problèmes qui ont affecté ses efforts en matière de cryptomonnaies depuis l’annonce du projet Libra.