Selon une récente enquête menée par le Washington Post, l’entreprise de Mark Zuckerberg aurait payé une agence américaine dénommée Targeted Victory, pour ternir l’image de TikTok dans la presse. L’objectif pour Facebook était clairement de relayer des histoires négatives sur son rival chinois dans les journaux américains.

Avec Targeted Victory, Facebook a voulu nuire à l’image de TikTok aux États-Unis

Le Washington Post a réussi à accéder à des e-mails internes entre Facebook et cette fameuse agence. On peut notamment lire des choses comme « le rêve, ce serait de voir publiés des articles avec des titres du genre : « Des danses aux dangers : comment TikTok est devenue le réseau social le plus nocif pour les enfants”. ». Un message envoyé par un employé de Targeted Victory, l’agence mandatée par l’entreprise de Mark Zuckerberg, au responsable du projet du côté de chez Facebook.

Le quotidien américain révèle que Facebook a effectivement payé cette agence de presse, proche des républicains, pour faire émerger des contenus capables de nuire à l’image de TikTok. Une stratégie douteuse, pour tenter de déstabiliser un réseau social en pleine ascension, qui fait vraisemblablement peur à Facebook. L’objectif était de nuire à l’image du réseau social détenu par ByteDance sur le sol américain. Il était demandé aux employés de Targeted Victory de repérer les « mauvaises vidéos diffusées sur TikTok ».

Un moyen de détourner l’attention ?

Ensuite, l’agence de presse était chargée de contacter la presse locale pour tenter de convaincre les journalistes d’écrire sur les dérives de TikTok. Selon l’enquête du Washington Post, Targeted Victory a notamment cherché à obtenir des articles sur l’affaire des « devious licks ». Il s’agit d’une série de vidéos d’élèves dégradant du matériel dans des toilettes des collèges et lycées. Parfait pour montrer la mauvaise influence que le réseau social chinois peut avoir sur les jeunes.

Targeted Victory a également cherché à mettre en avant le « slap a teacher challenge », un défi qui consiste à « gifler » un enseignant durant un cours. Des challenges diffusés sur TikTok, c’est vrai, mais pas que. Ils étaient aussi visibles sur Facebook ou sur Instagram. L’agence mandatée par Facebook a réussi à faire passer deux tribunes signées d’un parent et d’une responsable locale du Parti démocrate. Publiées dans des journaux locaux du Colorado et de l’Iowa, elles font état d’une certaine inquiétude au sujet des effets de la plateforme sur la santé mentale des jeunes.

D’autres articles sur les inquiétudes quant à la collecte des données personnelles des jeunes par le régime chinois sur TikTok ont été publiés grâce à Targeted Victory. Bref, alors que le groupe Meta était visé par une enquête antitrust, l’objectif de cette stratégie était clairement de détourner l’attention.