Selon une récente étude publiée dans Nature Communications, sur l’impact des réseaux sociaux et la santé mentale des jeunes, l’âge est la variable la plus importante. Les chercheurs tentent de déterminer qui sont les jeunes les plus à risque pour pouvoir les accompagner.

À quel âge les réseaux sociaux sont-ils nocifs pour les jeunes ?

Les résultats de cette étude montrent qu’en fonction de l’âge, le cerveau ne réagit pas de la même façon à l’impact des réseaux sociaux. Ils peuvent effectivement avoir un impact sur la santé mentale, bien que faible, à deux moments précis : à la puberté et lorsque les jeunes s’apprêtent à quitter le foyer familial. L’enquête montre que les adolescents qui ont utilisé les médias sociaux plus fréquemment au cours de ces deux périodes ont obtenu des résultats inférieurs aux mesures de la satisfaction de la vie, un an plus tard.

En réalisant cette étude, les chercheurs tentent de montrer que les réseaux sociaux, et notamment Instagram et TikTok, ne sont pas forcément mauvais pour tous les adolescents. Ils ne sont pas totalement bons non plus, et peuvent causer des problèmes, mais l’idée est de montrer que l’impact varie. Les chercheurs précisent que les réseaux sociaux peuvent également présenter des points positifs. À certains moments de la vie, ils peuvent aider les jeunes à se sociabiliser et à nouer des relations.

Les chercheurs montrent un lien entre leur utilisation et la satisfaction générale dans la vie

Le défi de cette recherche consiste à déterminer quels adolescents sont à risque, et à quel moment ils le sont, afin que les experts puissent élaborer des stratégies pour les aider. Selon Amy Orben, à l’origine de cette étude, et directrice du programme de santé mentale numérique à l’université de Cambridge, « l’adolescence est une période de changements cognitifs, biologiques et sociaux très importants. Ces changements s’interfacent avec les médias sociaux de manière très intéressante. Il y a une grande variabilité entre la façon dont les personnes utilisent les réseaux sociaux et la façon dont ils influencent leur vie ».

Pour tenter de comprendre l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale, Amy Orben et son équipe ont examiné une enquête menée auprès de plus de 72 000 personnes âgées de 10 à 80 ans au Royaume-Uni. Ils ont chacun été interrogés 7 fois entre 2011 et 2018 au sujet de leur satisfaction dans la vie et le temps qu’ils estimaient passer sur les réseaux sociaux chaque jour. En se concentrant sur les jeunes de 16 à 21 ans, les chercheurs ont constaté qu’une utilisation très faible ou très élevée des médias sociaux était liée à une faible satisfaction générale dans la vie.

Chez les jeunes de 10 à 15 ans, il n’y a pas de grande différence de satisfaction de vie entre les enfants qui déclarent utiliser peu ou beaucoup les médias sociaux. Cependant, dans ce groupe, les filles qui ont beaucoup utilisé beaucoup les réseaux sociaux se disaient moins satisfaites de leur vie que les garçons. Amy Orben souligne que l’étude a ses limites, car elle ne peut pas démontrer que l’utilisation des médias sociaux a entraîné des changements dans la satisfaction de vie, mais simplement qu’il existe une relation entre cette utilisation et l’impact sur la santé mentale.