13, c’est le nombre de licornes de la FoodTech répertoriées en Europe. DigitalFoodLab a dévoilé le 29 mars son rapport annuel, le cinquième du genre, sur la FoodTech européenne. Cet état des lieux a été fait en partenariat avec Pinduoduo et Nestlé. Il témoigne des évolutions de ce marché à la croissance exponentielle et de sa très bonne santé. L’Europe représente 18% de l’écosystème FoodTech mondial désormais, 6 points de plus qu’en 2020.

La FoodTech, pourvoyeuse de licornes

Le secteur se porte bien. Au total, 3540 start-up sont recensées et 48% d’entre elles ont levé des fonds depuis leur lancement. Preuve du dynamisme et de l’attractivité de la Food tech, le nombre d’investissements de plus d’un million d’euros a augmenté de 59% en 2021, alors que de 2019 à 2020, ce nombre était plutôt constant. Depuis 2017, le nombre de start-up actives croît aussi de 8% chaque année en moyenne.

Tout autant de chiffres qui illustrent la croissance du secteur au même titre que deux introductions en bourse, celles de Oatly et Deliveroo. S’ajoutent à tout ça les 7 start-up européennes qui ont obtenu le statut de licornes en 2021, comme Gorillas, Swile ou encore Flink. Le nombre total de licornes FoodTech, ces jeunes entreprises qui dépassent le milliard de valorisation, se porte ainsi à 13, un chiffre qui a donc été multiplié par deux en un an. Le nombre de licorne FoodTech dans le monde se porte lui à 55, en forte hausse. L’Europe est juste derrière les États-Unis, qui en comptent 19.

Cette tendance devrait perdurer à en croire DigitalFoodLab. Les experts ont identifié 10 à 20 start-up qui peuvent devenir des licornes dans les deux prochaines années, comme Ynsect.

La livraison représente 67% de l’argent levé dans la FoodTech

À noter également que 9,5 milliards d’euros ont été injectés dans les start-up européennes de la FoodTech en 2021, soit trois fois plus qu’en 2020. Dans ce marché, six secteurs sont identifiés par les auteurs du rapport : l’Agri tech, Supply Chain, Food services, Food Science, la livraison et Consumer tech. L’un d’entre eux se démarque toutefois : la livraison de repas et de courses, qui cumule à lui seul 67% de l’argent levé dans la FoodTech. Un secteur qui a sans doute profité de la pandémie et des différentes restrictions.

Investissement dans le domaine de la livraison

La livraison a connu un nouveau boom d’investissements, et figure loin devant les autres secteurs de la FoodTech. Image : DigitalFoodLab.

Lié à la livraison, le quick commerce, livraison ultra-rapide de courses, a accueilli de nombreuses nouvelles venues prometteuses. Le meilleur exemple est sans doute la start-up allemande Gorillas et son milliard de dollars de levés, alors qu’elle n’a été créée qu’en 2020.

Le rapport met aussi l’accent sur les alternatives alimentaires et les nouveaux produits, qui attirent de plus en plus d’investisseurs. Autre signe de la bonne santé de la FoodTech, l’argent injecté dans les fermes urbaines augmente, alors que ce domaine n’existait pas il y a encore quelques années.

La France se démarque, l’Allemagne en tête des investissements

Si la livraison prédomine au Royaume-Uni et en Allemagne, ce n’est pas le cas en France. L’Hexagone se démarque dans un secteur particulier : l’Agri tech. Ce secteur attire, notamment en ce qui concerne la recherche sur l’utilisation d’insectes dans l’alimentation animale, où trois leaders sont français. L’étude note en particulier les levées de fonds de Cajoo et la Belle Vie dans le secteur des livraisons, de respectivement 40 et 25 millions d’euros.

Au niveau mondial de la FoodTech, la partie européenne représente 20% des levées de fonds. Sur le vieux continent, la répartition des investissements est inégale. 62% des investissements réalisés le sont en Allemagne, en France, au Royaume-Uni ou encore aux Pays-Bas. Concrètement, l’Allemagne est loin devant avec 31% des investissements, suivie du Royaume-Uni avec 12%, de la France avec 10%, puis enfin des Pays-Bas avec 9%.

À une échelle plus petite, seule une dizaine de villes apparaissent comme particulièrement attractives pour ce marché. Berlin, Londres, Paris, Amsterdam, Helsinki, Dublin, Barcelone, Stockholm, Copenhague et Tallinn attirent à elles seules 75% des investissements.

Si les acteurs de la FoodTech peuvent sourire, tout n’est pas positif. Des secteurs comme la robotique agricole n’attirent que peu d’investisseurs. Il est aussi important de noter que si le nombre de licornes peut sembler important, les FoodTech ne représentent au niveau mondial que 6% de toutes les licornes.