Nvidia et Intel pourraient en un sens devenir partenaires. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Jensen Huang en marge de la GTC, tenue cette semaine. Le patron et fondateur de Nvidia a notamment indiqué qu’il n’était pas opposé à l’idée de faire graver, dans les fonderies d’Intel, de futures puces Nvidia. L’intéressé précise néanmoins qu’un tel changement prendrait du temps avant d’éventuellement se concrétiser : en clair, il n’interviendrait pas avant plusieurs années. Et pour cause, Nvidia collabore actuellement avec Samsung Foundry et TSMC pour la fabrication de ses puces.

Ces déclarations font suite à l’ouverture, l’année dernière, des usines Intel aux commandes extérieures, permettant ainsi au géant américain de concurrencer les autres fondeurs indépendants du marché, comme TSMC ou Samsung Foundry, justement, mais aussi (et dans une moindre mesure) GlobalFoundries. Cette nouveauté voulue par Pat Gelsinger, patron d’Intel depuis un peu plus d’un an, constitue un changement de cap important pour l’entreprise. Intel réservait en effet jusqu’à présent les capacités de production de ses fonderies à ses propres processeurs.

Intel saura-t-il attirer Nvidia ?

Il faut toutefois préciser que la toute jeune entité Intel Foundry Service doit encore faire ses preuves en termes de souplesse industrielle pour attirer à elle des clients de la pointure de Nvidia, habitués à travailler avec des acteurs comme TSMC, capables de « danser avec les opérations de plus de 300 entreprises dans le monde », rappelait Jensen Huang.

Comme le soulignent très justement nos confrères de 01Net, outre l’enjeu de proposer les meilleures technologies de gravure et les meilleures prix pour décrocher des contrats d’envergure, Intel devra aussi être en mesure de collaborer de façon pointue avec des clients qui seront aussi, dans bien des cas, ses concurrents plus ou moins directs sur le marché.

Intel a néanmoins tout intérêt à faire preuve de souplesse et d’efficacité dans l’ouverture de ses usines à d’autres acteurs de la Tech, car le vent tourne. À l’image d’Apple avec ses puces Apple Silicon, ou de Nvidia avec son CPU Grace, la mode est à l’architecture ARM… et de moins en moins au design x86 sur lequel Intel a tant capitalisé ces dernières décennies.