Dans un communiqué de presse publié le 23 mars, la NASA a finalement fait connaître sa volonté de développer un deuxième alunisseur, parallèlement au Starship de SpaceX. Selon l’agence spatiale américaine, « la concurrence conduit à des résultats de meilleure qualité et avec une plus grande fiabilité ».

La NASA veut deux alunisseurs

C’est un nouveau rebondissement pour le programme Artemis. Si la NASA prévoyait initialement de sélectionner deux partenaires pour faire jouer la concurrence et mettre toutes les chances de son côté, l’agence américaine n’avait finalement sélectionné qu’une seule entreprise, faute de budget : SpaceX. En 2021, l’agence spatiale a attribué un contrat unique à SpaceX d’une valeur de 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), pour développer un vaisseau spatial (le Starship) et un alunisseur capable de transporter des humains vers et depuis la surface lunaire.

À l’heure actuelle, la NASA et SpaceX travaillent déjà à la réalisation du premier alunisseur d’Artemis. Il sera prêt en 2025, même si de nombreux experts estiment que c’est totalement improbable. Le deuxième alunisseur réclamé par la NASA devra être prêt pour « 2026 ou 2027 », selon l’agence spatiale américaine. La NASA devait logiquement choisir deux partenaires parmi les trois finalistes : SpaceX, Blue Origin et Dynetics. Malheureusement, l’agence n’a reçu que 25% du budget réclamé au Congrès, soit seulement 850 millions de dollars (770 millions d’euros).

De quoi inquiéter SpaceX ?

En conséquence, la NASA a choisi SpaceX, en partie parce que la société avait proposé l’offre la plus abordable. Cette décision n’a évidemment pas été bien prise par les autres finalistes. Blue Origin a même déposé plainte contre la Cour fédérale des États-Unis. La société de Jeff Bezos reprochait à l’agence américaine de n’avoir choisi qu’une seule entreprise pour concevoir l’alunisseur qui posera des humains sur la Lune. Blue Origin veut absolument faire partie de cette aventure et il y a peut-être une chance que cela se réalise.

Selon le directeur de la NASA, Bill Nelson, « la concurrence profite à tout le monde. La NASA en profite. Elle profite au peuple américain. J’ai promis qu’il y aurait de la concurrence, alors la voici ». Le nouveau partenaire de la NASA sera sélectionné cette année, avant l’été. Tout le monde, sauf SpaceX qui fait déjà partie du programme Artemis, peut concourir dans cette nouvelle compétition pour l’obtention d’un contrat avec la NASA. À la lumière de cette annonce, l’agence spatiale ajoute qu’elle apportera quelques modifications au contrat existant avec SpaceX.

Pas de changement pour la mission Artemis III qui consistera à mettre de nouveau des humains sur la Lune. En revanche, la NASA prévoyait par la suite d’acheter des vols du Starship pour continuer à retourner sur la Lune régulièrement. Selon la déclaration de la NASA, la deuxième société choisie cette année sera très probablement en concurrence avec SpaceX pour les autres missions lunaires.