Loin des amalgames, de la vision clichée et négative du pirate informatique, les hackers éthiques comme Roni Carta protègent des entreprises, des organisations et donc indirectement les utilisateurs. En quoi cela consiste exactement ? Son métier, c’est encore lui qui en parle le mieux, « les hackers éthiques trouvent des vulnérabilités dans des entreprises et les entreprises échangent les rapports contre de l’argent ». Les hackers éthiques sont donc rémunérés pour trouver des failles, les rapporter aux entreprises et organisations concernées, contre de l’argent.

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’ANSSI, s’est inquiétée en novembre 2021 de l’explosion de 255% du nombre de rançongiciels entre 2019 et 2020. Dans un monde qui se digitalise de plus en plus, ce métier encore trop méconnu promet donc de devenir vital. Malgré son jeune âge, Roni Carta a déjà trouvé des failles chez des géants tels que Epic Games, Microsoft ou encore le département de la Défense américain.

« Très rapidement, j’ai commencé à pirater »

L’histoire de ce jeune homme de 19 ans, c’est avant tout celle d’un enfant élevé dans une famille passionnée de technologie et d’informatique. « Mon père disait, les ordinateurs, dans 20 – 30 ans il y en aura partout, tout le monde doit être sur un ordinateur », commence-t-il. Roni Carta a ainsi appris à utiliser un ordinateur dès ses 1 an et demi, avec son père. Tombé dans l’informatique tout petit, il commence à créer un jeu vidéo à seulement 10 ans, « du coup j’ai appris à programmer », poursuit-il.

Son surnom de hacker, Lupin, il l’a emprunté lorsqu’il avait 13 ans à Arsène Lupin, personnage de roman iconique créé par le français Maurice Leblanc, « je n’ai jamais fini le livre », confie-t-il en riant. Il s’intéresse ensuite au hacking, « très rapidement, j’ai commencé à pirater » et souhaite mêler ses compétences informatiques à la « créativité d’Arsène Lupin ». Roni finit par découvrir les plateformes de bug bounty, comme la leader mondiale Hacker One, dont il fait encore partie aujourd’hui, en plus de travailler pour ManoMano.

Celui qui parle couramment français, anglais et espagnol a une vision particulière du piratage. Il en est convaincu, le hacking éthique, c’est aussi de l’ingénierie sociale. « L’alternative que j’aurais eue au hacking, ça aurait été plutôt la psychologie parce que l’ingénierie sociale (…) c’est la partie de mon métier que je préfère », analyse-t-il.

Une vision qui le porte et lui permet aujourd’hui de vivre de sa passion. Roni Carta a été le capitaine de l’équipe de France lors de la première coupe du monde de hacker éthique, en février 2022. Une coupe du monde remportée par la France. Quant à ceux qui hésitent à se lancer dans ce secteur, « il ne faut pas hésiter », leur répond Roni. « Il faut y aller sans pression et se dire, si j’aime ce que je fais, je continue ».