Déjà coté à Hong Kong, Hua Hong Semiconductor a annoncé le 21 mars travailler sur une introduction secondaire à la bourse de Shanghaï pour financer son plan d’expansion. La deuxième plus grande entreprise de semi-conducteur de l’Empire du Milieu veut profiter de la course à l’autosuffisance du pays.
Pékin main dans la main avec Hua Hong
Hua Hong devrait entrer en bourse sur le marché STAR de Shanghaï. De son nom francisé Conseil de l’innovation scientifique et technologique, il a été créé en 2019 pour les entreprises… Tech. Le montant de la levée de fonds n’a pas été dévoilé, mais selon la presse de Hong Kong elle devrait atteindre 2 milliards de dollars.
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L’entreprise née en 1996 a enregistré un chiffre d’affaires flatteur en 2021, de 1,63 milliard de dollars, en hausse de 70%. Son bénéfice annuel a établi un record en atteignant 182 millions de dollars. De quoi titiller la Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC) et son 1,7 milliard de dollars de chiffre d’affaires.
Hua Hong, comme SMIC, profite à plein de la politique volontariste de Pékin pour augmenter sa production native de semi-conducteur : allégements fiscaux, accès facilité aux capitaux nationaux.
La Chine souhaite s’affranchir de sa dépendance pour les puces étrangères. En 2021, le pays a importé pour l’équivalent de 432,6 milliards de dollars de semi-conducteurs, plus que pour le pétrole.
Cette fragilité intrinsèque, la tension technologique avec les États-Unis et plus récemment, la pénurie mondiale de puces, ont incité le gouvernement chinois à épauler son secteur des semi-conducteurs. Le South China Morning Post rapporte que selon l’administration des douanes, les importations en janvier et février 2022 ont baissé de 4,6% par rapport à l’année précédente.
La course au nm est perdue en Chine. Pour le moment.
Ces chiffres, intéressants, ne dissimulent pas la limite de la politique chinoise illustrée par SMIC et Hua Hong. Ce dernier fabrique des puces de 28 nanomètres et espère améliorer son savoir-faire technologique pour atteindre les 14nm. Une dimension déjà produite à grande échelle par SMIC.
Les principaux rivaux des deux entreprises chinoises, le Taïwanais TSMC, le coréen Samsung, l’américain Intel gravent déjà des puces de moins de 10nm. TSMC, le leader du secteur, a entamé la production de puces de 5nm et IBM aurait même développé la première puce en 2nm… Des performances technologiques que la Chine et ses entreprises sont encore loin d’atteindre. Pour le moment.