Le gouvernement du président américain Joe Biden vient d’annoncer une série de nouvelles mesures devant contribuer au développement de la fusion nucléaire, rapporte l’EETimes. Face aux dangers du réchauffement climatique, le gouvernement fédéral reconnaît toutefois que ces aides restent modestes.

Une aide supplémentaire, mais des objectifs toujours flous

La secrétaire américaine à l’Energie, Jennifer Granholm, a effectivement déclaré : « Ce n’est pas suffisant, mais nous mettons de l’argent là où les besoins se trouvent. » Dans cette affirmation, la responsable fait référence à une promesse de 50 millions de dollars destinés à financer la construction d’une nouvelle installation dédiée à la fusion nucléaire. L’annonce reste cependant vague sur la nature exacte de cette installation, sa localisation exacte et ses objectifs.

Par ailleurs, le président Biden vient de promulguer un projet de loi omnibus (c’est-à-dire portant simultanément sur différents sujets, souvent non liés) comprenant 713 millions de dollars consacrés au développement des technologies de fusion. Pourtant, comme le souligne l’EETimes, même ce projet de loi fait à peine mention d’objectifs concrets. Jennifer Granholm avance tout de même un nom, celui du physicien et directeur de programme à l’Advanced Research Projects Agency (ARPA), Scot Hsu, qui sera en charge de coordonner les efforts de l’agence sur la question de la fusion.

Le seul objectif annoncé est celui d’agir en faveur d’une énergie propre. Alors que les dangers du réchauffement climatique sont sans cesse pointés du doigt, la fusion nucléaire pourrait, à terme, remplacer les énergies fossiles. Aux États-Unis, la part du pétrole, du charbon et du gaz dans le mix énergétique est de l’ordre de 75%. Jennifer Granholm déclarait ainsi : « Notre maison est en feu. Nous devons agir, et nous devons agir maintenant. »

La promesse d’une énergie plus propre et pilotable

Ces annonces ont été faites lors du Fusion Energy Summit, un événement organisé par la Maison Blanche. Il a rassemblé des chercheurs du MIT et d’autres laboratoires spécialisés, mais aussi les PDG de grandes sociétés, comme ceux de Helion ou de Commonwealth Fusion, ainsi que des investisseurs. Des invités qui représentent un engouement de plus en plus important pour la fusion, bien que la réalisation d’un projet viable sur le plan commercial reste un défi.

Si les obstacles technologies étaient franchis, la fusion nucléaire deviendrait, en théorie du moins, une énergie quasi-parfaite. En utilisant comme carburant un deutérium disponible en grande quantité, ce procédé fournirait une énergie abondante, bon marché, non-polluante et pilotable (par opposition au solaire ou à l’éolien, qui ne fonctionnent qu’en présence de soleil ou de vent). Il pourrait également apporter une solution face à notre fission nucléaire actuelle, dont les déchets radioactifs et le risque d’accident font débat.

En attendant, il faut se montrer patient. Même si les records se sont succédés ces dernières années, il faudra des décennies pour qu’une production à grande échelle puisse débuter. En Europe, le projet ITER entrevoit son premier plasma pour 2025, et sa première « véritable » production à l’horizon 2035.