Suite à une inspection de routine de WeChat Pay fin 2021, la Banque populaire de Chine devrait infliger une lourde amende à Tencent, selon un article du Wall Street Journal du 14 mars. Cette nouvelle a entraîné une chute du cours du groupe chinois de 10% à Hong Kong.

En Chine, la réglementation anti-blanchiment a été renforcée

WeChat Pay est accusée de ne pas avoir suffisamment vérifié l’identité de ses utilisateurs, particuliers comme commerçants. La banque centrale chinoise lui reproche également un défaut de surveillance sur les transactions et d’avoir accepté des transferts d’argents illicites, en lien avec des jeux d’argents.

Tencent risquerait une amende de plusieurs centaines de millions de yuans au moins, à en croire les sources du Wall Street Journal. La somme, toujours en cours de discussion, s’annonce déjà comme bien supérieure aux sanctions habituelles pour ce type d’affaires. Selon le dernier rapport de la banque centrale en 2020, 537 institutions ont été sanctionnées pour 526 millions de yuans d’amende au total, soit 83 millions de dollars.

La Chine a considérablement renforcé ses règlements en matière d’antitrust, de protection des données et de blanchiment d’argent. Désormais, les amendes sont plus élevées et les sociétés de paiement non bancaire comme Tencent ont l’obligation de détecter et prévenir le blanchiment d’argent comme n’importe quelles institutions financières. Un exercice loin d’être évident pour une plateforme dépassant le milliard d’usagers.

Après WeChat de Tencent, Alipay d’Ant Group ?

Depuis la reprise en main du secteur numérique par les autorités chinoises fin 2020, Tencent a été relativement épargné par rapport à Alibaba, Didi ou Meituan. L’entreprise n’a pas pu créer sa super-plateforme de streaming, a dû céder des labels de musiques, mais sa super application au 1,26 milliard d’utilisateurs WeChat n’a pas été touchée par des sanctions importantes. Cette fois, le géant du jeu vidéo ne parviendra pas à passer entre les gouttes.

La banque centrale a identifié les infractions de Tencent au cours d’une inspection subie par les entreprises concernées environ tous les trois ans. Après WeChat Pay, le prochain service sur lequel se penchera la banque centrale chinoise devrait être Alipay d’Ant Group. Confrontée aux mêmes problématiques que Tencent, à savoir un nombre impressionnant d’utilisateurs, la Fintech sœur d’Alibaba aurait commencé à se préparer en simulant des inspections. Le montant final de l’amende qui attend Tencent devrait donner une bonne idée à Ant Group de la sauce avec laquelle il risque d’être mangé.