Alors que les sanctions venues de l’Occident pleuvent à l’encontre de la Russie, les services de cloud computing suivent la tendance. Les trois plus gros noms du secteur dans le monde, Amazon Web Services, Microsoft et Google, ont ainsi annoncé que leur offre n’était plus disponible dans le pays de Vladimir Poutine.

Les trois plus gros noms du cloud computing d’une même voix

Le 4 mars dernier, les numéros 1 et 2 du cloud computing mondiaux ont chacun déclaré mettre fin à leurs activités en Russie. Amazon Web Services, le service cloud d’Amazon, a ainsi déclaré l’impossibilité de s’inscrire à son service depuis la Russie ainsi que de la Biélorussie. Le géant de l’e-commerce a en outre assuré que plus aucun de ses produits n’y seraient livrés.

« Nous annonçons aujourd’hui que nous allons suspendre toutes les nouvelles ventes de produits et services Microsoft en Russie », a de son côté annoncé la firme de Redmond le même jour. Évidemment, cela comprend Microsoft Azure, l’offre de cloud computing de l’entreprise. Même son de cloche chez Google : « Nous pouvons confirmer que nous n’acceptons pas de nouveaux clients Google Cloud en Russie pour le moment. Nous continuerons à suivre de près l’évolution de la situation ».

Les entreprises se retirent de Russie une à une

Ces différentes annonces venues de géants technologiques américains n’ont rien de surprenantes. De très nombreuses entreprises issues de la Silicon Valley à l’instar, par exemple, d’Adobe, d’AMD, d’Airbnb, d’IBM, d’Intel ou encore d’Oracle, ont mis leurs liens avec la Russie en suspens.

En plus de son service cloud, Google a également interrompu ses activités publicitaires dans le pays, mettant en péril les revenus de nombreux médias. Apple a été dans le même sens en cessant tout bonnement de vendre ses produits en Russie. Par ailleurs, deux fournisseurs Internet américains, Lumen et Cogent, ont aussi annoncé la suspension de leur réseau dans le pays de l’Est. Le monde du jeu vidéo est lui aussi monté au créneau.

Schéma décrivant le cloud computing.

Le cloud computing est pourtant un secteur en pleine expansion et croissance. Image : Pixabay

Le secteur de la tech n’est évidemment pas le seul à vouloir sanctionner le pays. Des entreprises diverses comme Coca-Cola, McDonald’s, PepsiCo, Exxon ou encore Visa ont pris des décisions similaires. Il est néanmoins difficile de savoir si ces dernières influeront réellement Vladimir Poutine dans ses choix, au lieu de simplement pénaliser le peuple russe.

Certains experts craignent que ces décisions prises notamment par les grands acteurs de la tech ne coupent encore davantage les Russes du reste du monde, les laissant en proie à la propagande d’État sans avoir accès à d’autres moyens de s’informer.

Les services cloud chinois peuvent-ils en profiter ?

Pour ce qui est des services cloud, leur décision de suspendre leur activité en Russie ne devrait pas trop les impacter financièrement, car la Russie et l’Ukraine ne participent que très peu à leur secteur d’activité, rapporte TechCrunch. Il est également possible d’envisager que des entreprises de cloud computing chinoises puissent prendre la place de leurs homologues américains, à l’image d’Alibaba ou de Huawei, les plus deux plus gros fournisseurs cloud de l’Empire du Milieu. Cette dernière option n’est toutefois pas certaine, tant la position des entreprises chinoises est délicate : elles ont plus à perdre qu’à gagner en refusant d’aller dans le sens des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie.

Pour rappel, le cloud computing est l’un des secteurs connaissant la plus forte croissance depuis le début de la pandémie en 2020. D’ici 3 ans, le budget cloud des entreprises devrait atteindre 1 800 milliards de dollars contre 1 300 milliards en 2022, selon une récente étude réalisée par Gartner.