La société de Jeff Bezos est la dernière grande entreprise technologique américaine à prendre des sanctions contre la Russie et la Biélorussie. Sans être forcément un acteur majeur dans le pays, Amazon décide de suspendre ses livraisons et de bloquer les inscriptions à son son service de cloud, Amazon Web Services.

Plus de livraison ni de cloud en Russie

Au cours des derniers jours, les désengagements de nombreuses entreprises technologiques américaines se sont succédés. La plupart des sociétés de la Silicon Valley ont coupé leurs liens avec la Russie. Oracle, Intel, Apple, Google, Airbnb, Microsoft ou encore AMD ont décidé de suspendre leurs activités sur le territoire russe. Des mesures prises dans le droit fil des sanctions imposées par le gouvernement américain. C’est désormais au tour d’Amazon de se conformer aux directives gouvernementales. Le géant du e-commerce a annoncé le mardi 8 mars que plus aucun de ses produits ne seront livrés dans le pays de Vladimir Poutine.

Une décision prise en réaction à l’invasion de l’Ukraine qui a forcé le groupe à « prendre des mesures supplémentaires dans la région ». Dans son communiqué de presse, la société de Jeff Bezos explique qu’elle a « suspendu l’expédition de produits de détail aux clients basés en Russie et en Biélorussie ». La firme de Seattle a même décidé d’aller plus loin en suspendant les comptes de son service de streaming Amazon Prime, à tous les abonnés russes. Amazon ajoute que « nous ne prenons plus de commandes pour New ​World, qui est le seul jeu que nous vendons directement en Russie ».

Amazon n’a jamais véritablement cherché à développer le marché russe

Il est important de préciser que l’activité d’Amazon est beaucoup moins importante en Russie qu’au sein de l’Union européenne. Elle ne dispose pas de site logistique dans le pays de Poutine, comme c’est le cas partout en Europe, ni de site web, mais l’entreprise livrait tout de même les clients russes qui passaient des commandes depuis d’autres sites web. En Russie, d’autres grands acteurs du retail existent. Des concurrents locaux comme Wildberries ou Ozon. En effet, les taxes importantes à l’importation rendent les produits d’Amazon peu compétitifs en Russie.

Même chose pour Amazon Web Services, le service cloud de l’entreprise. La firme américaine précise que « nous n’avons aucun data center, aucune infrastructure ni aucun bureau en Russie. Notre politique est, depuis longtemps, de ne pas travailler avec le gouvernement russe ». La plupart des clients AWS sur le territoire sont en réalité des filiales locales de groupes internationaux. Cette décision de stopper l’ensemble des activités du groupe fait également suite à une demande du vice-premier ministre ukrainien, Mykhaïlo Fedorov, qui avait demandé à Amazon de suspendre l’accès aux services d’AWS en Russie, pour « soutenir un mouvement mondial de gouvernements et de grandes entreprises opposés à l’invasion de l’Ukraine ».