Volocopter, une start-up allemande spécialisée dans les drones de livraison et les taxis volants, a annoncé avoir levé la somme de 170 millions de dollars grâce à un nouveau tour de table menée par WP Investment. Grâce à ce nouvel apport financier, l’entreprise souhaite poursuivre le développement de son aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical (eVTOL). En ligne de mire, l’obtention de la certification adaptée pour le transport de passagers.

Un tour de table stratégique pour le futur déploiement d’un service de taxis volants

Grâce à ce tour de table de série E et avec la participation de nouveaux fonds d’investissement comme Honeywell, l’entreprise est désormais valorisée à 1,7 milliard de dollars et a levé un total de 569 millions de dollars depuis sa création. Avec cette nouvelle levée de fonds, Volocopter va tenter de lancer son propre service de transports de passagers, les fameux taxis volants.

« Nous continuons à faire des progrès techniques et commerciaux significatifs alors que nous nous efforçons de donner vie à la mobilité aérienne urbaine à grande échelle dans les villes du monde entier » précise le PDG de Volocopter, Florian Reuter, dans un communiqué. Il affirme que « ce nouveau tour de table témoigne de la position de leader de Volocopter sur un marché émergent très attractif ».

En plus de sa participation au tour de table, le fonds sud-coréen WP Investment va conclure un partenariat stratégique en vue de créer une coentreprise avec Volocopter. Elle proposera des services de mobilité aérienne urbaine dans les villes de Corée du Sud. Ailleurs dans le monde, le service commercial de taxi volant intéresse à Singapour ou Rome.

En France, les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 espèrent proposer aux visiteurs ce service inédit. Volocopter apparaît comme un candidat naturel, Airbus s’est également placé. L’aéroport de Nice souhaite aussi proposer à ses usagers un service de taxis volant en 2024, entre l’aérogare et le centre-ville.

Quels sont les axes de travail de Volocopter ?

Afin d’obtenir la certification nécessaire pour le lancement commercial de ses taxis volants, la start-up travaille sur la conception et/ou l’amélioration de plusieurs appareils :

  • Le VoloCity. Il s’agit de l’eVTOL qui sera au cœur du futur service de taxi volant adapté aux milieux urbains.
  • Le VoloConnect est le dernier appareil présenté par Volocopter. Il est également destiné au transport de passagers en milieu urbain, mais pour des distances moyennes, reliant banlieues et centres-villes.
  • Le VoloDrone est le drone conçu de l’entreprise et destiné à des cas d’usage industriel : épandage sur des champs, transports de marchandises, etc.
  • VoloIQ sera une plateforme numérique pour gérer les différents services de mobilité.
  • VoloPort sera une plateforme physique destinée à l’atterrissage et au décollage du VoloCity ou du VoloConnect.

En 2019, l’entreprise avait prouvé que son taxi volant était compatible avec le reste du trafic aérien. Plus récemment, Volocopter a obtenu l’agrément DOA (Design Organisation Approval) auprès de l’agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et une certification lui permettant de réaliser des vols d’essai dans un périmètre limité. Elle souhaite réaliser dans les prochaines semaines ou prochains mois, une série de tests de son eVTOL à l’aérodrome de Pontoise.

Ces tests sont très importants : le 16 février 2022, un aéronef de Joby Aviation, l’un des concurrents américains de Volocopter, s’est crashé dans le cadre d’un programme d’essais en vol expérimentaux aux États-Unis. Heureusement, outre-Atlantique, la Federal Aviation Administration (FAA), l’équivalent américain de l’EASA, demande aux entreprises qui développent des eVTOL de ne pas embarquer de passagers, ni même de pilote. Cet accident est toutefois de nature à jeter un froid sur le développement de ce secteur émergeant. Volocopter devra prouver lors de ses essais la fiabilité de ses appareils.