Alors que le contexte géopolitique est particulièrement tendu en Europe, TikTok a annoncé l’ajout d’un label sur les vidéos postées par certains médias appartenant à des États. L’application a en outre promis d’en faire davantage pour lutter contre la désinformation.

Des labels pour les médias appartenant à un État

« La guerre en Ukraine est dévastatrice, et nos cœurs se brisent pour tous ceux qui souffrent. Elle a également fait souffrir notre communauté et notre peuple. Et en tant que plateforme, cette guerre nous a mis au défi de faire face à un environnement complexe et en rapide évolution, alors que nous cherchons à être une toile, une fenêtre et un pont pour les gens à travers le monde. La sécurité de notre personnel et de notre communauté étant notre priorité, nous avons consacré des ressources importantes à l’élaboration et à l’application de nouvelles mesures de protection », explique l’entreprise chinoise dans un billet de blog.

Ainsi, elle a décidé d’introduire des labels sur les vidéos venant de médias reliés à un état, une mesure sur laquelle elle travaille depuis l’année dernière, explique-t-elle. « Au cours des derniers mois, nous avons fait appel à plus de 50 experts issus de milieux multidisciplinaires dans 20 pays afin de définir les médias contrôlés par l’État, c’est-à-dire les entités pour lesquelles un gouvernement exerce un contrôle direct ou indirect sur le contenu éditorial ou la prise de décision, et de définir notre approche de ces désignations », assure TikTok. Les utilisateurs de la plateforme dans le monde entier devraient commencer à voir ces labels apparaître dans les jours qui arrivent.

Cette démarche, qui permet « d’apporter du contexte au contenu », n’est pas inédite sur les réseaux sociaux. Elle a été introduite sur YouTube en 2018, puis sur Twitter et Facebook en 2020.

Un smartphone ouvert sur TikTok.

TikTok s’aligne sur les autres réseaux sociaux en réponse au conflit. Photographie : Aaron Weiss / Unsplash

TikTok veut plus combattre la désinformation

Il a souvent été reproché à TikTok la prolifération de fausses informations sur sa plateforme. Désormais, l’application annonce prendre des mesures concrètes pour combattre la désinformation en utilisant « une combinaison de technologies et de personnes pour protéger notre plateforme », tandis que ses équipes « parlent plus de 60 langues et dialectes, dont le russe et l’ukrainien ».

En outre, TikTok explique avoir fait évoluer ses « méthodes en temps réel pour identifier et combattre les contenus préjudiciables, par exemple en mettant en œuvre des mesures supplémentaires pour aider à détecter et à agir sur les livestreams susceptibles de diffuser des contenus non originaux ou trompeurs ».

TikTok restreint ses activités en Russie

Le conflit russo-ukrainien se joue aussi en ligne. Alors que les médias d’information russes RT et Sputnik sont supprimés des réseaux sociaux en Europe, la Russie a tout bonnement décidé de bloquer Facebook et de restreindre Twitter. C’est l’ensemble du secteur de la tech qui est affecté par cette guerre : Oracle, Intel, Apple, Google, Airbnb, Microsoft ou encore AMD ont ainsi décidé de suspendre leurs activités en Russie.

De son côté, TikTok a également pris une mesure en ce sens suite à la nouvelle loi introduite par le Kremlin et imposant quinze ans d’incarcération aux personnes ou entités diffusant de « fausses informations » sur la guerre en Ukraine. « Nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre la diffusion en direct et le nouveau contenu de notre service vidéo en Russie pendant que nous examinons les implications de cette loi en matière de sécurité. Notre service de messagerie in-app ne sera pas affecté. Nous continuerons à évaluer l’évolution de la situation en Russie pour déterminer quand nous pourrons reprendre pleinement nos services, la sécurité étant notre priorité absolue », déclare le réseau social.