Comme l’explique Bloomberg, l’invasion de l’Ukraine par la Russie pose un dilemme de taille aux entreprises chinoises qui ne savent pas vraiment de quel côté se positionner.

La Guerre en Ukraine met les entreprises chinoises dans l’embarras

La situation est délicate pour les sociétés chinoises. Elles ont le choix entre se conformer aux sanctions occidentales contre la Russie. Cela irait à l’encontre de la politique officielle du gouvernement chinois, qui s’oppose à de telles mesures. D’un autre côté, les entreprises chinoises peuvent choisir de se plier à la ligne gouvernementale mais s’exposent à d’énormes amendes et pénalités pour violation des sanctions si elles travaillent avec des entités russes. Washington tente actuellement de faire pression sur les grandes entreprises chinoises pour qu’elles se plient aux sanctions prises par les États-Unis et l’Union européenne à l’encontre de la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine.

Sans la capacité de production des géants chinois, la Russie devrait être totalement paralysée et sa capacité à acheter des technologies et des composants clés pourrait être réduite au néant. En effet, la Chine est le premier fournisseur de composants électroniques de la Russie. L’Empire du milieu représente un tiers des importations de semi-conducteurs et plus de la moitié des ordinateurs et des smartphones. Officiellement, le gouvernement chinois s’est opposé aux mesures prises par les États-Unis pour tenter de restreindre l’économie de la Russie en réponse à son invasion de l’Ukraine. Tous les produits américains, même ceux fabriqués à l’étranger, sont soumis aux restrictions imposées par les pays occidentaux.

Technologiquement, la Russie dépend de la Chine

En 2022, la Russie s’approvisionne à 70% en puces, ordinateurs et smartphones auprès de la Chine. Sans surprise, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé sa désapprobation des sanctions en expliquant « être opposé aux sanctions illégales et unilatérales sans mandat international. Les nations occidentales ne devraient pas porter atteinte aux droits et aux intérêts légitimes de la patrie chinoise ». Si Pékin tente effectivement d’atteindre l’autosuffisance dans le secteur des semi-conducteurs, ses entreprises technologiques dépendent encore largement des conceptions et des technologies américaines.

C’est justement le cas de Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC), qui continue d’utiliser des équipements américains pour fabriquer ses puces électroniques. C’est la même chose pour Xiaomi, comme la majorité des équipementiers, qui utilise les composants de Qualcomm. Lenovo dépend des processeurs d’Intel pour la fabrication de ses ordinateurs… Bref, les entreprises chinoises sont coincées. L’exemple de Huawei est dans tous les esprits. Le géant chinois a vu son activité s’effondrer suite aux sanctions imposées par les États-Unis en 2020…