Alors que la majorité des pays occidentaux prennent des mesures économiques drastiques afin de sanctionner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine, Uber cherche à accélérer la vente de ses actions dans Yandex.Taxi, l’application de transport de Yandex, la plus grande firme technologique russe.

Une collaboration datant de 2017 entre Uber et Yandex

Uber est présent sur le marché russe depuis 2014. À l’époque, le géant américain pénétrait un pays où la livraison de nourriture et les services de transport étaient d’ores et déjà dominés par Yandex.Taxi. En 2017, les deux entreprises ont trouvé un accord à 3,7 milliards de dollars afin qu’Uber détienne 37 % des actions de son homologue russe. Depuis, les utilisateurs russes ont le choix entre les applications Yandex et Uber pour trouver une course.

L’année dernière, Uber s’est séparée de ses participations dans les unités de livraison et de véhicules autonomes de Yandex, et a également vendu une partie de sa participation dans Yandex.Taxi. La firme américaine a en outre accepté de permettre à Yandex de racheter sa participation restante dans Yandex.Taxi, soit 29 %, rapporte le New York Times.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février dernier, entraîne Uber à accélérer sa démarche. « À la lumière des récents événements, nous recherchons activement des opportunités pour accélérer la vente de nos participations restantes et, dans l’intervalle, nous retirerons nos cadres du conseil d’administration de la coentreprise », a déclaré la société dans un communiqué.

Ainsi, trois cadres d’Uber siégeant au conseil d’administration de Yandex.Taxi ont démissionné, tandis qu’un représentant supervisant le désinvestissement est venu les remplacer.

Un chauffeur Uber dans sa voiture.

Uber est présent sur le marché russe de depuis 2014. En se séparant de ses actions dans Yandex.Taxi, la firme le quitterait pour de bon. Photographie : Tom Morbey / Unsplash

Sanctions économiques et conséquences sur les industries

Cette décision de la part d’Uber n’a rien de surprenant. Les gouvernements, mais aussi les entreprises, enchaînent les mesures afin de couper la Russie de l’économie mondiale. Alors que Google empêche désormais les médias russes de monétiser sur sa plateforme, Meta multiplie les efforts pour combattre la désinformation propagée par les russes sur le réseau social. Par ailleurs, les banques russes ont quasiment toutes été placées sur liste noire, tandis que le pays a été retiré du dispositif SWIFT.

Outre les sanctions économiques, la guerre en Ukraine va avoir des répercussions sur plusieurs domaines technologiques et scientifiques, et pourrait même freiner de nombreuses avancées. Par exemple, le secteur spatial est d’ores et déjà chamboulé par cette crise, avec notamment le report de l’envoi de la mission ExoMars, conjointe entre l’Agence spatiale européenne et Roscosmos, l’agence spatiale russe.

Par ailleurs, le conflit pourrait entraîner une pénurie de néon, un gaz noble essentiel à la fabrication de semi-conducteurs… Un secteur qui est en plus de cela frappé par une pénurie mondiale.