Le lancement du nouveau réseau social de Donald Trump, Truth Social, vient d’avoir lieu et son application est disponible au téléchargement sur iOS outre-Atlantique. Pour l’heure néanmoins, la plateforme rencontre de nombreux dysfonctionnements en affichant des messages d’erreur, elle ne devrait être entièrement opérationnelle qu’aux alentours de la fin mars.

Trump privé de réseaux sociaux pendant un an

Cela fait plus d’un an maintenant que l’ancien président des États-Unis se retrouve sans réseau social pour communiquer. Souvenez-vous, Trump a été banni de quasiment toutes les grandes plateformes, notamment de sa favorite Twitter, après l’assaut du Capitole qui s’est produit le 6 janvier 2021. Depuis, Donald Trump a porté plainte à l’encontre de Meta, YouTube et Twitter pour son bannissement de leur plateforme.

Au mois de mai dernier, il a décidé de lancer son propre réseau social, qui se présentait davantage comme un blog personnel, mais celui-ci a été fermé en moins d’un mois. L’avenir de Truth Social semble toutefois plus prometteur. Après avoir été disponible auprès de 500 bêta-testeurs, la plateforme vient d’ailleurs d’être lancée ce 21 février, et cette date n’est pas due au hasard puisqu’il s’agit du President Day, un jour férié qui honore les différents présidents des États-Unis. Cependant, le réseau social devrait être entièrement opérationnel en mars seulement.

Par ailleurs, il est important de noter que son déploiement total pourrait être ralenti par une enquête à propos d’un projet de fusion de sa société mère, le Trump Media & Technology Group, avec une entreprise publique cotée en bourse, Digital World.

Le logo de Truth Social.

Le logo de Truth Social sur iOS. Image : Truth Social

Les alternatives aux réseaux sociaux mainstream de plus en plus nombreuses

S’il doit être comparé à l’un des réseaux sociaux existants, Truth Social s’apparente le plus à Twitter, qui était bien évidemment la plateforme préférée de Donald Trump. Comme le rappelle le New York Times, le nouveau fleuron du milliardaire débarque sur un marché déjà bien fourni outre-Atlantique : celui des réseaux sociaux alternatifs destinés aux militants d’extrême droite.

Fatigués des nombreuses mesures visant à réguler les contenus haineux et à lutter contre la désinformation, qu’ils jugent enfreindre le premier amendement, certains utilisateurs souhaitent s’inscrire sur des plateformes où ils ont davantage de liberté. Parler, Gettr ou encore Rumble font ainsi partie des réseaux sociaux créés en tant qu’alternatives aux mastodontes existants. Le plus connu est l’hébergeur vidéo Rumble, qui a été créé en 2013 pour contrer YouTube.

Ces plateformes ne font pas de l’ombre aux sites habituels

Pour ces plateformes toutefois, il est parfois difficile de se financer. En effet, les investisseurs traditionnels de la Silicon Valley ne veulent pas se mêler à de tels produits pour leur image, et s’il existe bel et bien un public, il n’est pas très large. Par conséquent, l’existence de ces plateformes ne pose aucun problème de concurrence aux sites mainstream. Le New York Times explique :

« Les plateformes alternatives affirment avoir enregistré des dizaines de millions d’utilisateurs. Le nombre d’utilisateurs de la plupart de ces entreprises – ou la façon dont elles définissent les utilisateurs – est difficile à vérifier car il ne fait pas souvent l’objet d’un suivi indépendant. Mais, selon les experts, il est peu probable qu’elles représentent un défi concurrentiel sérieux pour les plateformes de médias sociaux traditionnelles, qui comptent des milliards d’utilisateurs. Par exemple, il y a plus de 1,9 milliard d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook et 211 millions d’utilisateurs actifs quotidiens de Twitter qui voient des publicités ».

De plus, les personnes se présentant sur les plateformes alternatives restent également inscrites sur les réseaux sociaux traditionnels, où elles peuvent échanger avec leurs proches.

Truth Social pourrait très bien fonctionner

Teasé depuis plusieurs mois par Donald Trump, Truth Social pourrait avoir de quoi tirer son épingle du jeu, d’autant plus que, si la fusion de sa maison-mère est validée, elle bénéficiera d’une somme très importante pour se développer. On peut néanmoins se demander si les gens échangeront réellement sur la plateforme, où s’ils l’utiliseront simplement pour lire les posts déchaînés de l’ancien président.

Quoi qu’il en soit, il semble peu probable que Trump parvienne à atteindre les 88 millions d’abonnés sur Truth Social, comme c’était le cas sur Twitter.