En avril 2021, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait rendu son avis sur le déploiement de la 5G et ses effets sur la santé. Près de dix mois plus tard, l’instance scientifique a apporté quelques précisions sur son estimation du risque, peu probable, de la 5G sur la santé.

Une consultation publique et des études scientifiques plus poussées sur la 5G

Dans son rapport, l’Anses expliquait n’avoir identifié « aucun risque nouveau pour la santé au vu des données disponibles sur la 5G » par rapport aux autres générations. Toutefois, elle appelait à poursuivre les recherches, notamment sur l’exposition des personnes et sur les bandes passantes en 3,5 GHz et en 26 GHz, pour lesquelles elle déplorait un manque de données scientifiques.

Après avoir rendu public son avis sur l’évaluation des effets sanitaires associés à la 5G, l’Anses avait jugé utile d’organiser une consultation publique sur ces documents. Entre le 20 avril et le 1er juin 2021, plus de 200 contributions de la part d’associations, de citoyens et d’industriels ont été recueillies. L’Anses a également épluché de premières mesures d’exposition « au voisinage des antennes relais 5G » réalisés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR).

« Cette consultation nous a permis de mieux expliquer notre démarche, tout en précisant les arguments qui soutiennent nos conclusions », a précisé Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques.

Les conclusions initiales de l’Anses confortées

Dans l’actualisation du 17 février l’agence confirme que tous les nouveaux éléments qui lui ont été apportés « confortent les conclusions initiales ». De ce fait :

  • Les niveaux globaux d’exposition aux champs électromagnétiques seront comparables ou légèrement supérieurs à ceux des technologies existantes. Les bandes de fréquences comprises entre 700 MHz et 2,1 GHz étant déjà utilisées par la 3G et la 4G. De même pour la bande de fréquence 3,5 GHz. Il est donc peu probable que ce déploiement entraîne de nouveaux risques pour la santé, comparé aux résultats des expertises sur les générations précédentes.
  • L’avis sur la bande de fréquence 26GHz non exploitée en France pour le déploiement de la 5G est toujours en suspens. En effet, l’Anses considère que les données sont toujours trop peu nombreuses à son sujet pour conclure sur d’éventuels effets sanitaires.
  • L’Anses souhaite poursuivre la production de données afin de suivre l’évolution de l’exposition des populations à la 5G au fur et mesure de son expansion sur tout le territoire. Arrivée à Paris en mars 2021, la 5G est déployée progressivement dans les grandes villes françaises. Néanmoins, l’Europe prend clairement du retard par rapport aux États-Unis et à la Chine pour ce qui est de son adoption.

Le prochain défi pour l’Agence sera d’identifier au plus tôt les impacts environnementaux et sociétaux du numérique et donc indirectement de la 5G.