Quand on attaque Musk, Musk contre-attaque. Les avocats du fondateur de Tesla ont écrit une lettre à un tribunal de New York le 17 février pour accuser la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américain, de mener une « campagne de harcèlement » contre lui. Au cœur du litige qui dure depuis 2018, les tweets d’Elon Musk.

La SEC accusée de nuire à la liberté d’expression d’Elon Musk

Pour l’avocat d’Elon Musk, Alex Spiro, « La SEC semble cibler M. Musk et Tesla pour une enquête implacable en grande partie parce que M. Musk reste un critique franc du gouvernement ». Du gouvernement et surtout de la SEC, en juillet 2020 la figure de la Tech américaine estimait déjà dans un tweet être dans le viseur du régulateur, « SEC, acronyme de trois lettres, le mot du milieu est celui d’Elon ».

Selon la lettre remise à Alison Nathan, la SEC chercherait à nuire à la liberté d’expression d’Elon Musk. L’autorité est également accusée de ne pas respecter un accord passé avec le fondateur de Tesla en 2018. Il y a tout juste une semaine, le constructeur automobile révélait que la SEC avait émis une assignation à comparaître contre elle en novembre 2021, justement pour non-respect de l’accord de 2018. La réaction ne s’est pas fait attendre.

L’accord de 2018, au centre du conflit, est né de Twitter. La SEC a accusé Elon Musk de déclaration fausse et trompeuse pour les actionnaires au travers de plusieurs tweets. Selon le deal de l’époque, Elon Musk a quitté son poste de président, tout en restant directeur général de l’entreprise, Musk et Tesla ont également payé chacun 20 millions de dollars d’amendes. Aujourd’hui, l’entreprise et son fondateur accusent la SEC justement de ne pas avoir reversé ces 40 millions de dollars aux actionnaires.

Faut-il s’attendre à un retour à l’envoyeur ?

Le point le plus important de l’accord, le plus spécial aussi, reste celui de la supervision de la parole publique d’Elon Musk, en particulier sur Twitter. Les messages de ce twittos compulsif concernant Tesla sont censés être supervisés pour éviter de nouveaux litiges.

La SEC estime qu’à plusieurs reprises l’accord n’a pas été respecté. Cela a valu à Musk la nouvelle assignation de novembre, mais aussi, auparavant, en 2019, un retour devant la justice pour cette même raison.

En 2019, la juge fédérale qui avait supervisé l’accord avait demandé aux deux parties de s’entendre. Cette juge, Alison Nathan, est de nouveau chargée de régler les chamailleries entre Elon Musk et la SEC.

The Verge rapporte qu’elle a ordonné au régulateur de répondre à la lettre d’Elon Musk avant le 24 février. Cette réponse pourrait décevoir le fondateur de Tesla. La SEC a des arguments, des tweets, de poids pour alléguer une violation de l’accord de 2018 et demander des sanctions.

La publication d’Elon Musk, supprimée depuis, d’un mème comparant le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à Hitler juste avant l’envoi de la lettre à Alison Nathan, ne devrait pas aider à la convaincre de sa capacité à maîtriser ses tweets.