Le 31 janvier 2022, Orange a remis à l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP), un plan visant à fermer son réseau de boucle locale cuivre. Ce chantier sera l’une des priorités de l’opérateur en matière d’infrastructures dans les années à venir, avec la couverture de l’ensemble du territoire en fibre optique, en lien avec les mesures prises par l’ARCEP.

Le retrait du réseau cuivré se fera progressivement entre 2026 et 2030

L’objectif est de faire en sorte que la fibre optique devienne l’infrastructure fixe de référence, ce qui implique la fermeture du réseau historique en cuivre. À l’heure actuelle, près de 32 millions de foyers français sont éligibles à la fibre optique et 13 millions d’entre eux ont un abonnement leur permettant de l’obtenir chez l’un des opérateurs fixe.

Progressivement, le réseau cuivré sera fermé pour laisser le temps aux utilisateurs actuels de la technologie ADSL, encore nombreux, de passer à la fibre optique. En parallèle, les offres ADSL ne seront plus commercialisées à l’avenir afin d’aider les foyers à entamer un passage vers la fibre optique. Orange se laisse huit ans pour pouvoir couvrir les zones peu ou pas encore couvertes par la fibre optique. À noter que l’État espère que l’ensemble du territoire soit couvert d’ici la fin de l’année 2025.

« Après une très forte accélération du déploiement de la fibre optique qui nous permet d’atteindre 68% des foyers français couverts aujourd’hui, on passe maintenant à une phase de décélération sur cette technologie. C’est le bon moment pour démarrer dès maintenant et progressivement le décommissionnement », a expliqué la PDG d’Orange France, Fabienne Dulac.

L’arrêt du réseau cuivre : entre économies réalisées et problèmes à régler

En retirant le réseau cuivré historique, l’opérateur va faire plusieurs économies :

  • Au niveau financier : Orange investit chaque année près de 500 millions d’euros afin d’entretenir le million de kilomètres de câbles sur l’ensemble du territoire. Une somme qui pourra être investie ailleurs dès lors que le réseau fibre optique sera totalement déployé. De plus, Orange pourra revendre le cuivre qu’elle récupérera de ce démantèlement (son prix en janvier 2022 est de 8,62€ le kilo).
  • Au niveau de l’énergie : le réseau fibre coûte trois fois moins cher que le réseau ADSL et consomme moins. Les résultats d’une étude réalisée par l’ARCEP ont démontré que la fibre optique consomme un peu plus de 0,5 watt par ligne tandis que l’ADSL consomme en moyenne 1,8 watt par ligne.

Toutefois, cette opération va poser quelques problèmes :

  • Les opérateurs devront réussir à convaincre les utilisateurs ADSL réticents à l’arrivée de la fibre optique dans leurs foyers.
  • Faut-il déposer le cuivre enfoui sous terre ? Orange se pose la question. En Suède, la phase de décommissionnement a déjà été réalisée, ce qui a permis de voir que le retrait des câbles enfouis sous terre peut poser des problèmes environnementaux.
  • Le retrait du réseau cuivré va poser problème quant au service universel des télécommunications qui a pour objectif de fournir un raccordement à un réseau fixe. Si Orange l’assurera jusqu’à la fin de l’année 2023, rien n’est acté par la suite pour permettre aux personnes souhaitant avoir une ligne téléphonique fixe d’en bénéficier.

L’ARCEP a précisé qu’elle « veillera à ce que la fermeture du réseau cuivre se fasse selon un rythme et des modalités préservant l’intérêt de tous les utilisateurs, particuliers et entreprises, et garantissant une concurrence effective et loyale entre les opérateurs ».