La Federal Communications Commission (FCC), le gendarme des télécoms américain a envoyé au Congrès le 4 février la facture du remplacement des équipements de Huawei et ZTE. Elle est plus salée que prévu.

Huawei – États-Unis, l’épilogue ?

Petit retour en arrière : fin décembre 2018, l’arrestation de Meng Wanzhou, fille du fondateur de Huawei et haute dirigeante du même groupe, inaugure la guerre menée par l’administration Trump contre l’entreprise et par extension son pays d’origine, la Chine.

Très vite, les agences américaines accusent Huawei d’aménager des portes dérobées dans ses équipements pour que Pékin garde un œil sur les communications aux États-Unis. La FCC a voté en 2019, à l’unanimité, pour l’interdiction des subventions destinées aux opérateurs se fournissant chez des équipementiers représentants « des menaces pour l’État ».

Les deux premières entreprises à être classée ainsi seront Huawei et ZTE. En parallèle, la FCC demande à deux institutions américaines d’évaluer le coût du remplacement des équipements des deux entreprises chinoises. Verdict : 1,8 milliard de dollars.

L’agence anticipe l’arrivée de la loi « Secure and Trusted Télécommunications Networks Act », dont le but est précisément d’imposer cette opération « rip and replace », « arracher et remplacer » aux opérateurs.

La note de 5,6 milliards de dollars de la FCC

Les plus petits d’entre eux, préférant souvent le matériel chinois moins cher, n’ont pas les moyens de retirer les équipements Huawei et ZTE sans soutien de l’État fédéral. En prévision, la FCC a mis de côté 1,9 milliard de dollars et a ouvert le 29 octobre 2021 un site de dépôt de candidature pour ce soutien financier.

Jessica Rosenworcel, la nouvelle présidente de la FCC, a admis que la facture pourrait être plus élevée qu’anticiper. Les 181 demandes de soutiens financiers déposées avant la clôture de l’opération le 28 janvier 2022 représentent 5,6 milliards de dollars.

La somme finale pourrait être inférieure, la FCC a « encore du travail à faire pour examiner ces demandes », mais Jessica Rosenworcel compte sur le Congrès « pour veiller à ce qu’il y ait suffisamment de fonds disponibles pour ce programme afin de faire avancer les objectifs de sécurité du Congrès et de garantir que les États-Unis continueront à montrer la voie en matière de sécurité 5G ». Rendez-vous à la caisse.