Par l’intermédiaire de la Fédération française des télécoms, Orange, SFR et Bouygues Telecom viennent de publier 15 propositions pour le quinquennat 2022-2027, dans l’objectif d’inciter les géants du web à participer au financement des infrastructures. Google, Facebook, Amazon, Apple et Netflix sont directement visés par les opérateurs télécoms français.

Les opérateurs télécoms veulent faire payer les plus gros consommateurs de bande passante

Cette problématique n’est pas nouvelle. En novembre 2021, treize CEO des principaux opérateurs télécoms européens, publiaient une lettre ouverte dans laquelle ils « appelaient les grandes plateformes technologiques à contribuer financièrement aux coûts de déploiement des réseaux de télécommunications ». Aujourd’hui, les trois principaux opérateurs français entendent bien porter ce combat à l’échelle nationale. Ils réclament une participation financière de la part des plus gros consommateurs de bande passante.


Orange, SFR et Bouygues Telecom ont fait une série de propositions pour « libérer les investissements, accélérer les déploiements au bénéfice des territoires, de la relance et de l’emploi, dans un cadre concurrentiel équitable, responsable pour l’environnement et l’inclusion de tous les publics ». Par l’intermédiaire de la Fédération française des télécoms, les trois opérateurs télécoms disent vouloir établir les conditions et modalités d’une « juste contribution économique et technique des grands fournisseurs de contenus aux coûts des réseaux afin d’assurer leur pérennité économique et environnementale ».

Les contenus vidéo de haute qualité sont les plus énergivores

En 2020, 52,5 milliards d’euros ont été investis dans le développement de nouveaux réseaux numériques en Europe. C’est un record. Les opérateurs télécoms ont vu leurs dépenses augmenter considérablement avec l’arrivée de la 5G. En France, la consolidation du réseau 5G se poursuit. 17 559 sont reconnus comme étant techniquement opérationnels, c’est-à-dire prêts à émettre et recevoir de la 5G. Pour accompagner cette transition et contribuer financièrement au développement des réseaux, les trois opérateurs français veulent que les GAFAM et Netflix, les plus gros consommateurs de bande passante, payent pour utiliser leurs infrastructures.

Les opérateurs télécoms précisent que ce sont les « contenus vidéo de haute qualité » qui les obligent à investir dans des équipements coûteux, pour tenir la charge. Selon les chiffres de l’ARCEP, Netflix pesait à lui tout seul pour 14% du trafic internet en France en 2017, puis 23% en 2018 et plus de 20% en 2020. Au cours de cette même année, Netflix, Google et Facebook représentaient environ 53% du trafic sur notre territoire. Toujours selon l’ARCEP, malgré la hausse des usages numériques, notamment poussés par la démocratisation du télétravail, les réseaux internet n’ont pas été congestionnés depuis la crise sanitaire. L’agence félicite « la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de l’écosystème ».