Les marchés ont pu souffler, Amazon se sort bien d’un contexte plutôt morose. Le géant américain a publié (pdf) des résultats du quatrième trimestre 2021 et de l’ensemble de l’année le 3 février. Ils sont conformes aux attentes des investisseurs. Après avoir chuté avant la publication des résultats, le cours de l’entreprise a grimpé de 14% ensuite.

Amazon a du mal à recruter

L’année 2020 a été un cru exceptionnel pour Amazon. La pandémie de Covid-19 et les confinements à travers le monde ont largement favorisé le champion de l’eCommerce et du cloud. Les habitudes prises lors de cette année si particulière semblent s’être enracinées à en croire les résultats 2021 de l’entreprise : un chiffre d’affaires de 470 milliards de dollars, en progression de 21% et 33 milliards de bénéfices, soit plus de 57%.

Le quatrième trimestre reflète cette année réussie avec un chiffre d’affaires de 137,4 milliards de dollars, le cinquième trimestre de suite au-dessus des 100 milliards de dollars. Le bénéfice a quant à lui doublé, pour s’établir à 14,3 milliards de dollars.

Pourtant tout n’était pas gagné pour Amazon. Andy Jassy, le nouveau PDG du groupe a rapporté aux analystes, « Comme prévu, nous avons constaté une hausse des coûts due à la pénurie de main-d’œuvre et aux pressions inflationnistes ».

Le Covid et son variant Omnicron particulièrement infectieux associé au mouvement de « Grande démission » en vogue aux États-Unis, plus de 4 millions de démissions par mois entre juillet et novembre, ont entraîné une pénurie de main-d’œuvre.

À en croire Brian Olsavsky, directeur financier d’Amazon, le manque de bras a coûté 4 milliards de dollars à l’entreprise. Cette dernière a pourtant fait des efforts avec un salaire attrayant à 18 dollars aux États-Unis et des primes au recrutement. Elle n’est cependant pas allée jusqu’à revoir sa politique antisyndicale. L’entreprise compte aujourd’hui 1,6 million d’employés dans le monde.

AWS est toujours là, la publicité montre le bout de son nez

Le cloud, l’autre secteur phare d’Amazon à côté de l’eCommerce est en pleine forme. Ses revenus ont augmenté de 40% au cours du trimestre pour atteindre un chiffre d’affaires de 17,8 milliards de dollars.

Petite particularité de ses résultats éditions fin 2021, Amazon a sorti pour la première fois ses revenus publicitaires de la rubrique fourre-tout « Autres ». Et pour cause, ceux-ci ont pris une importance de premier ordre, 7% de son chiffre d’affaires, avec 9,7 milliards de dollars, en croissance de 32%. Amazon propose principalement à ses clients de payer pour être mis en avant dans les résultats de recherches de son site d’eCommerce.

L’entreprise de Seattle est désormais bien établie à la troisième place des acteurs du secteur derrière Google et Facebook. Monter dans le classement risque d’être compliqué. La publicité ayant généré chez la concurrence respectivement 61,2 milliards de dollars et 32,6 milliards de dollars au quatrième trimestre, malgré les nouvelles mesures de confidentialité d’Apple. Néanmoins, Meta, la maison mère de Facebook, traverse une fin d’année compliquée avec des résultats décevants pour les marchés.

Dernier point à relever, Amazon a profité d’un beau retour sur investissement. L’entreprise a investi 1,3 milliard de dollars pour prendre 22,4% des parts de Rivian, un constructeur automobile électrique. Ce dernier a réalisé une très belle entrée sur le marché en novembre.

Omnicron, les difficultés de recrutement, d’approvisionnements, va continuer de peser sur Amazon au premier trimestre 2022. Sûre de sa position extrêmement favorable, l’entreprise table tout de même sur 112 à 117 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Les analystes, probablement rassurés par ce quatrième trimestre, mises sur 120 milliards de dollars de revenus.