La maison mère de Google, Alphabet, signe une très belle année 2021 et un quatrième trimestre au-delà des espérances des analystes. Les résultats publiés le 1er février par l’entreprise (pdf) confirment l’importance de ses revenus publicitaires, environ 80% de son chiffre d’affaires, tiré principalement de son moteur de recherche et de YouTube.

Google dépasse le seuil des 200 milliards !

Avec 257,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 41% et 76 milliards de dollars de bénéfices, en hausse de 90%, le géant américain a su résister à une année 2021 mouvementée : la pénurie de composants, l’inflation, la pandémie qui refuse de se faire oublier et les assauts des régulateurs et législateurs des deux côtés de l’Atlantique.

Depuis 2016, l’entreprise a triplé son chiffre d’affaires et confirme sa résistance aux différents défis posés sur sa route. Au quatrième trimestre 2021 son chiffre d’affaires atteint 75,3 milliards de dollars, 32% de plus par rapport à la même période en 2020 et des bénéfices de 20,64 milliards de dollars, une augmentation de 5 *petits* milliards toujours vis-à-vis de 2020.

Sundar Pichai, le PDG de Google note au quatrième trimestre « une forte croissance continue de notre activité publicitaire ». Philipp Schindler, responsable des activités commerciales du géant américain, précise « Notre performance a été favorisée par la solidité des dépenses des annonceurs et la forte activité en ligne des consommateurs ».

L’addiction publicitaire du géant du web

Le chiffre d’affaires de l’activité publicitaire de Google, 80% du total, a atteint 61,2 milliards de dollars au quatrième trimestre. Un résultat porté par l’activité moteur de recherche et YouTube, respectivement 43,3 et 8,6 milliards de dollars. Google s’est montré plus résistant que Facebook, Snapchat ou YouTube, face à l’arrivée de l’App Tracking Transparency (ATT) sur iOS, le nouveau système de protection de la vie privée.

Après la publicité, l’autre segment de Google aux performances notables est la catégorie, légèrement fourre-tout comme l’indique son nom, « Google Autres ». Les 8,16 milliards de dollars de chiffres d’affaires recoupent les revenus d’Android, du Play Store, les revenus du matériel maison comme la gamme de smartphones, Pixel.

Sundar Pichai a insisté sur ce dernier point en saluant « un record de ventes trimestrielles pour nos téléphones Pixel malgré les contraintes d’approvisionnement ». Le PDG n’a pas détaillé ce « record ».

Le prochain défi de l’entreprise se trouve dans les nuages : Google Cloud est encore loin de Microsoft Azure et surtout d’Amazon Web Services. L’activité enregistre un chiffre d’affaires de 5,54 milliards de dollars, en croissance de 45%. Une ombre au tableau, néanmoins, ce secteur reste en perte de 890 millions de dollars au quatrième trimestre 2021. Si la direction insiste sur le 1,2 milliard de pertes à la même période en 2020, au troisième trimestre 2021 les pertes étaient moindres, 644 milliards de dollars.

Enfin le segment « Autres paris », incluant Waymo, la filiale de conduite autonome et Verily, la filiale de santé, ont rapporté 180 millions de dollars pour 1,4 milliard de pertes au quatrième trimestre. Un investissement pour le long terme selon Google.

La régulation, une autre vision de l’enfer pour Mountain View

Côté vie de l’entreprise, Google a recruté 6 500 personnes au cours du trimestre, portant son effectif total à 156 500 employés. Un rythme d’embauche qui devrait se poursuivre en 2022 selon Ryth Porat, directrice financière d’Alphabet. Cette dernière mentionne également une hausse des investissements en cette nouvelle année pour construire ou moderniser de nouveaux bureaux.

Rien ne semble pouvoir arrêter Google et pourtant. Sundar Pichai s’est dit inquiet, lors de la diffusion des résultats, des poursuites judiciaires engagées par les procureurs généraux américains et des projets législatifs du Congrès. Il redoute « qu’ils puissent nous empêcher de fournir certains de nos services actuels ». Le PDG prévient, les mesures prises « désavantagent seulement les entreprises américaines » et non les entreprises chinoises, selon le sous-texte habituel des lobbyistes du secteur technologique à Washington.