Le 31 janvier 2022, le directeur du FBI, Christopher Wray, a annoncé que la Chine était le pays d’où proviennent le plus de cyberattaques visant les États-Unis. En effet, près de 2 000 des incidents analysés par le service fédéral ont été considérés comme de réelles tentatives du gouvernement chinois de voler des informations, des technologies américaines.

De nombreuses cyberattaques orchestrées par la Chine afin de soutirer un maximum d’information

Christopher Wray n’hésite pas à mettre en cause directement Pékin dans un secteur, le cyberespace, où l’attribution des auteurs d’une opération est pourtant complexe, « Le gouvernement chinois vole des volumes d’informations conséquents, cause des dommages profonds et de ce fait, détruit des emplois dans de nombreux secteurs industriels – à tel point que nous mettons en place, environ toutes les 12 heures, de nouvelles procédures pour contrer leurs opérations de renseignement ». Le FBI considère que la Chine lance des cyberattaques plus importantes et dangereuses que l’ensemble des grands pays réunis.

« La Chine fait appel à des cybercriminels qui disposent de nombreux outils sophistiqués, utilise des méthodes diverses et variées », ajoute le directeur du FBI. En piratant à grande échelle, les dommages causés par ces cyberattaques sont aléatoires, mais cette technique permet d’obtenir un très grand nombre de données et ainsi, espérer obtenir les informations que les cybercriminels souhaitent obtenir.

C’est typiquement ce qui s’est produit lors du piratage de Microsoft Exchange en 2021, où l’UE, l’OTAN et les États-Unis ont pointé du doigt la Chine comme un seul homme. Lors de cette attaque, plus de 10 000 entreprises américaines ont été touchées. En 2020, le département de la justice américain accusait directement deux hackers d’avoir volé des informations sensibles concernant la Sécurité nationale d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars pour leur propre compte et celui de Pékin. Les accusations similaires ne manquent pas.

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En juillet le FBI a demandé des renseignements contre deux pirates chinois. Crédit : Département de la justice américain

Le FBI tente de lutter au mieux contre les cyberattaques chinoises

Dans son discours, Christopher Wray a insisté sur le fait que les actions de la Chine nuisaient à l’économie américaine et à ses propres entreprises, « Nous pourrions totalement collaborer avec le gouvernement chinois s’il était responsable. Nous pourrions réprimer les cybercriminels, arrêter les blanchisseurs d’argent, réduire les décès par surdose d’opioïdes. Mais au FBI, nous nous concentrons sur la réalité du gouvernement chinois aujourd’hui » précise Wray.

Dans cette guerre virtuelle, le FBI est tout aussi susceptible d’être visé que n’importe quelle institution américaine. En novembre 2021, un hackeur avait réussi à se procurer un compte e-mail du FBI et avait envoyé près de 100 000 mails avec. Heureusement pour le « bureau », le pirate n’avait pas pu accéder à des données ou informations nominatives sur son réseau.

Quelques jours avant le début des Jeux olympiques, Christopher Wray a recommandé aux athlètes américains et à leurs accompagnants de ne pas utiliser leurs téléphones portables personnels et de se procurer des appareils jetables, « il est important que les participants aux JO soient vigilants et maintiennent les meilleures pratiques dans leurs réseaux et environnements numériques ». La cyberguerre a déjà commencé.