Selon Nikkei Asia, le gouvernement chinois est à pied d’œuvre pour tenter de contourner les sanctions américaines. Plusieurs sources laissent penser que Pékin serait actuellement en train de « racoler des entreprises américaines », (dont Intel et AMD), mais aussi européennes, comme ASML et Infineon Technologies et japonaises. Objectif : créer une chaîne d’approvisionnement, hors de portée des sanctions imposées par la Maison Blanche.
La Chine veut créer un comité de travail sur les semi-conducteurs pour contourner les sanctions américaines
La Chine cherche donc des entreprises prêtes à rejoindre le « comité de travail transfrontalier sur les semi-conducteurs », c’est son petit nom. Ce dernier sera chapeauté par le ministère chinois du Commerce et le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information. L’Empire du milieu fait face, depuis maintenant plusieurs années, à des sanctions imposées par les États-Unis, dans le cadre d’une guerre commerciale. De nombreuses entreprises chinoises figurent sur la liste noire des États-Unis. Ce statut les empêche de travailler avec des entreprises américaines. Une douzaine d’entités ont encore été ajoutées en novembre 2021.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
L’exemple le plus emblématique est celui de Huawei. Jusqu’à la fin de son mandat, Donald Trump s’est acharné sur le sort de l’entreprise technologique chinoise. C’est justement pour sortir de ce schéma et contourner les sanctions américaines, que Pékin tente de créer un comité spécial pour travailler avec les meilleures entreprises technologiques du monde. Certaines des entreprises courtisées par la Chine semblent prêtes à sauter le pas. Une source anonyme aurait déclaré que « pour de nombreuses entreprises de semi-conducteurs, la Chine est l’un des plus grands marchés de croissance en termes de ventes, elles ne peuvent donc pas ignorer les demandes du gouvernement chinois ».
Certaines entreprises seraient prêtes à accepter la proposition de Pékin
C’est la réalité du marché. Les entreprises courtisées par le gouvernement chinois pourraient accepter la proposition pour ne pas passer à côté de belles opportunités. Oui mais voilà… La Chine n’est pas le seul pays à faire les yeux doux aux géants du secteur des semi-conducteurs. Avec la pénurie que nous traversons actuellement, ces acteurs sont extrêmement sollicités. L’Union européenne veut accueillir une usine d’Intel sur son territoire et se dit disposée à aligner quelques milliards d’euros de subvention. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a promis une loi pour doubler la production de semi-conducteurs au sein de l’Union.
Si les deux sujets ne sont pas contradictoires, les entreprises qui décideront d’entrer dans le jeu de la Chine se mettront très probablement les États-Unis à dos. Au-delà des sanctions américaines imposées par la Maison Blanche, certaines entreprises ont des considérations éthiques. C’est vraisemblablement le cas d’Intel qui a refusé de s’approvisionner dans la région du Xinjiang. Là où des millions de travailleurs ouïghours, une communauté musulmane minoritaire du pays, sont exploités et maltraités. Fin 2020, l’un des principaux fournisseurs d’Apple était justement accusé de se fournir dans ces usines.