« Les femmes ont perdu 35 ans d’avancées ! » s’est émue Audrey-tcherkoff, lors d’un entretien accordé aux journalistes, à l’occasion de la seizième édition du Women’s Forum au mois de novembre 2021. Selon le rapport DESI 2020, seulement 18 % des spécialistes des TIC en Europe sont des femmes. À la Silicon Valley, centre névralgique de l’innovation, seuls 13% des femmes accèdent à des postes de management dans les entreprises technologiques, et les entrepreneuses ne dépassent pas les 7%. Les femmes n’auraient-elles pas leur place dans ce milieu ? Bien au contraire, et il se pourrait que 2022 soit l’avènement des femmes dans la tech grâce à une révolution : le Nocode.

Quelles sont les grandes personnalités qui vous viennent à l’esprit quand on parle de Tech ? Steve Jobs ? Elon Musk ? Satoshi Nakamoto ? Jack Ma ? Oui, ce sont des hommes, mais la moitié d’entre eux ne savent pas coder. Et pourtant, cela ne les a pas empêchés de devenir des ténors, des voix imposantes dans le milieu des hautes technologies. Un tweet d’Elon Musk ? Et le dogecoin repart de plus belle. Ceux qui vous répètent à longueur de journée qu’il faut savoir coder pour être un bon entrepreneur dans la tech ou que les femmes ne sont pas faites pour ça, ont tort. Non, les nouvelles technologies ne constituent pas un club VIP géant réservé aux programmeurs hommes.

Comprenez-moi bien, il ne s’agit pas de partir en guerre contre les hommes de la Tech façon Uma Thurman dans Kill Bill, mais plutôt de laisser plus de place à des femmes comme Sandra Bullock partir à la conquête de l’espace (numérique).

Nocode = Futur

Une nouvelle étude d’Accenture montre que, si l’on considère le pourcentage de la main-d’œuvre américaine totale, il y a moins de femmes dans le secteur des nouvelles technologies aujourd’hui qu’en 1984.

Pourtant, je suis une femme fondatrice d’une société Tech et je ne suis pas une experte en code. Avec mes équipes, j’élabore tous les jours des solutions numériques complexes pour nos clients. D’un simple site e-commerce à un dashboard complexe contenant l’intégralité de la data d’une entreprise sous la forme d’un tableau de bord ergonomique, qui s’actualise en temps réel pour toutes les équipes métiers. Et il peut même m’arriver d’être à la tête d’un projet CRM/ERP pour un cabinet d’avocats intégrant des fonctionnalités telles que de la génération automatique de facturation ou de chapeauter un projet de place de marché qui met en relation des particuliers avec des experts de la gestion de patrimoine. Ou même de créer un nouveau site web corporate d’un fonds d’investissement. Tout en incorporant à ces solutions la réflexion autour des problématiques métiers/business mais également de sécurité pour s’intégrer à des modèles de données existants et internes à l’entreprise.

Et je le rappelle, je ne suis pas une experte en code.
C’est ça la force des outils Nocode. Les femmes (et les hommes) qui ont suivi une formation Nocode comme moi, au passage plus ludique et pluridisciplinaire que la plupart des formations au code informatique classique comme j’ai pu l’expérimenter, sont capables à partir d’une simple idée, de créer un produit numérique construit et fonctionnel. La crise Covid n’a fait qu’accentuer le besoin de développeurs des entreprises innovantes ou qui souhaitent se digitaliser, créant une faille sismique où les éditeurs de solutions Nocode se sont faufilés. Airtable vient de provoquer un raz-de-marée avec une levée de fonds de 735 millions de dollars. Et aujourd’hui, Bubble engloutit tout sur son passage avec plus d’un million d’utilisateurs, à travers le monde.

Plus de femmes dans la tech pour plus d’innovations

Si les femmes sont sous-représentées dans le milieu des nouvelles technologies, cela est en partie dû au manque de modèle féminin dans le secteur. La cause ? Le sempiternel stéréotype qui plane depuis la petite enfance : « Les garçons sont meilleurs en maths que les filles ». Pourtant les femmes ont toujours bravé cet “interdit”, d’Hypathie, qui dirigea une l’école des sciences pendant l’antiquité en Alexandrie à Maryam Mirzakhanin mathématicienne iranienne, qui a reçu la médaille Fields. C’est la plus haute distinction en mathématiques qu’il est possible de recevoir. En passant par Ada Lovelace qui a créé le premier programme informatique de l’histoire en 1843.

Prenons maintenant le cas de la Silicon Valley, terre promise de l’innovation numérique. À la suite de la publication du dernier rapport sur la diversité de Google, le couperet est tombé : les emplois liés à l’innovation sont aux trois quarts occupés par des hommes. Pourtant, un rapport de Nominet démontre qu’une augmentation de la part des femmes dans l’informatique pourrait générer 2,6 milliards de livres sterling supplémentaires par an pour l’économie britannique.

Mais comment enrayer la machine à stéréotypes ? Grâce à un grain de sable appelé Nocode

Si les générations futures de petites filles doivent être acclimatées, comme les hommes, aux sciences du digital et doivent se sentir capables d’apprendre à coder, nous devons agir maintenant. Afin de créer des modèles de femmes qu’elles seront susceptibles d’adopter comme modèle de réussite dans la Tech. Rappelons qu’il faut trois à cinq ans pour former un développeur traditionnel, contre un an pour un Maker Nocode qui en ferait son métier. Ainsi, si les femmes sont parfaitement aptes à apprendre le code, le Nocode représente une nouvelle autoroute aux métiers du digital auxquelles toutes les femmes sont conviées. Les entreprises, PME/TPE et grands groupes, sont tous à la recherche de main-d’œuvre dans le Nocode et la tendance devrait s’accélérer en 2022. Et c’est pour cela, que nous devons soutenir les projets de centre de formation comme Alegria.academy, la première école des professionnels du Nocode en France, où 50% des étudiants sélectionnés sont des femmes.

Des équipes diversifiées et plus efficaces

Je pense profondément que les équipes qui comprennent des membres de sexe, d’ethnie, d’orientation sexuelle et d’horizon différents sont plus innovantes et améliorent les techniques de résolution des problèmes. Un avantage qui fait la différence, selon moi, entre une startup et une entreprise du Next 40. Avoir dans ses équipes des personnes de tout horizon permet de créer une émulsion collective dont on aurait tort de se passer.

Certaines entreprises ont déjà amorcé le pas. On pourra citer Axelle Lemaire, femme politique et directrice de Terra Numerata, Roxanne Varza, directrice de Station F, Claire Calmejane, directrice de l’innovation à la Société Générale ou bien Florence Trouche, directrice commerciale de Facebook France. En plus d’exceller dans les fonctions qui leur sont confiées, ces femmes sont d’excellentes porte-paroles et inspirent le monde entier en faisant la tournée des plateaux télé, des dossiers de presse et apparaissent petit à petit dans les pensées de petites filles partout en France qui s’imaginent enfin intégrer des entreprises ou des départements dans la Tech.

Même si le Nocode n’est qu’une pièce du puzzle pour y arriver, la boîte est ouverte et la partie ne fait que commencer.